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Articles de la catégorie ‘Chanson, chant’

Si jamais vous voyez passer ce disque de Roger Rodiez, « Upon Velveatur », attrapez-le. Ça vaut vraiment le coup. Ce disque de Rodier est son seul, fort bien réussi, produit en 1972, enregistré dans les studios d’André Perry, à Montréal, avec des arrangements musicaux d’Yves Lapierre (qui a fait partie du groupe Les Cailloux). J’aime beaucoup. Au début, ce fut une trouvaille de mon frère Luc. Une autre création qui enrichit la vie culturelle des années 1970.

Dans le livre de bord de Sainte-Anastasie, sur la rive sud du Saint-Laurent, en 1976, pour agrémenter la chose, on y va à l’occasion d’une chanson. Celle-ci est de Lawrence Lepage (1932-2012), originaire du Bas-du-fleuve, dans le coin de Rimouski. Elle est vraiment pas mal. La voici.

Nous revoici dans le livre de bord de Sainte-Anastasie. Et le mois de juin 1976 se termine. On fait une corvée de confiture de fraises, tout en travaillant sur la musique d’Hubert à CKRL, la radio communautaire de Québec. Il s’agit assurément d’Hubert Tremblay, qui lui aussi a vécu pendant un bout de temps à la campagne. Salut, cher Hubert.

Nouvel extrait du livre de bord à Sainte-Anastasie, en 1976.

Le Bruant chanteur (Melospiza melodia, Song Sparrow).

Je vous disais le 28 mars dernier que nous avions créé un livre de bord en 1976, à Sainte-Anastasie, avec l’espoir de montrer la vie qui s’y trouve. Nous sommes alors au début de l’été et voici la confiture de fraises. Ne faites pas de saut.

Voici la page 16 du livre de bord à Sainte-Anastasie en 1976.

Hier avant-midi, le chat adolescent et un chaton m’accueillaient. L’adolescent miaulait beaucoup, ce qui me réjouissait.

Connaissez-vous Satprem ? C’est un sage d’origine bretonne, Bernard Enginger, né à Paris en 1923 et décédé en Inde le 9 avril 2007. J’aime beaucoup cet homme qui a longtemps vécu en Inde. J’ai mis la main sur quelques-uns de ses livres à Montréal durant les années 1970, des livres-joie, je dirais.

Voici un extrait de cet ouvrage paru en 1971, page 60 et suivante. Selon lui, la Vérité est « la plus simple chose au monde, c’est pourquoi nous ne la voyons pas. »

Il est un rythme de vérité « autour et partout, une vaste coulée tranquille, une étendue de temps légère, où les jours et les heures et les ans semblent suivre le mouvement imprescriptible des étoiles et des lunes, monter, descendre comme une houle du fond des âges, se raccorder au déroulement total, et emplir cette petite seconde qui passe d’une éternité d’être.

Nous avons pris position là, dans cette petite clairière; c’est notre base, notre grande vacance claire partout, notre Himalaya des boulevards, notre toute petite chanson inaltérable. Et, finalement, nous nous apercevons qu’il n’est pas besoin de « faire » ou « de ne pas faire »; d’intervenir ou non, de vouloir ou non, de maîtriser : il suffit d’être là, d’être bien là, et de laisser couler ça, ce petit rythme dans les choses, cette cadence claire dans l’obscurité des circonstances, ce tranquille rayon sur les êtres. Et tout s’arrange, simplement, merveilleusement, sans que l’on sache pourquoi, par le seul fait que l’on est là.

C’est comme un dissolvant des ombres, un conducteur d’ordre, un transmetteur de paix et d’harmonie, un rectificateur de rythmes — car il n’est pas de mal vraiment, pas d’ennemi, pas de contradictions ; il n’est que des rythmes mal accordés.

Encore une fois, des centaines et des centaines d’Oies des neiges survolent le terrain, filant vers le nord-ouest, sans doute le lac Saint-Pierre. Et ça chante !