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Articles de la catégorie ‘Babillard’

Pendant l’été 1976, il y eut probablement la venue du pape au Québec. Cela dit, je ne me souviens plus du visiteur de passage à Sainte-Anastasie. Mais il était attiré par le passage du pape et il a utilisé le journal de bord, au mois d’août, pour y aller de son propos.

À la deuxième semaine du mois d’août 1976, s’amène une belle visite à Sainte-Anastasie.

Retournons au mois d’août 1976 à Sainte-Anastasie. On découvre que Jos Rousseau est un personnage très important.

Ouvrons le mois de mai 2025 avec un extrait du calepin de mes amis de Trois-Rivières — Ninon et Pierre — , un cadeau qu’ils m’ont envoyé en avril 1975.

Nous revoici dans le livre de bord de Sainte-Anastasie, le 1er août 1976. Sébastien a vu une grosse bibite et petit commentaire sur la farine.

Ce « milieu du monde » est démarré avec puissance en 1976. Beaucoup de monde y ont participé, puis ont filé leur vie sur d’autres chemins par la suite. Formidable ! Retour sur ce lieu.

Arrêtons-nous à quelques phrases de Jean Onimus.

Les symboles, les formes, les mots créés par les Anciens pour rythmer, ordonner, rendre intelligible la vie s’effacent comme signes tracés sur la buée du miroir. Le regard lucide nettoie sans pitié, même s’il s’agit des choses les plus précieuses, les plus chéries, celles qui étaient indispensables pour être heureux. Page 12.

Je ne m’élève nullement contre la fabrication de l’artificiel : c’est une des fonctions de l’homme et, même s’il le voulait, il ne pourrait s’y opposer. C’est d’ailleurs par la médiation de l’artificiel qu’une progression de l’être même de l’homme sera sans doute possible. Le danger actuel c’est que les forces de fabrication disciplinées par les impératifs de la technique n’écrasent les forces de création qui relèvent de la personne. L’écartèlement s’exerce directement et tragiquement entre la technique et la personne. Page 13.

Quand le sens s’efface on n’a plus affaire qu’à un jeu, à un empilement fantastique de jeux réglés. Oui, un étrange univers de jeux qui embrasse aussi bien les haines et les amours, la guerre et la paix, les chagrins et les espoirs, les naissances et les morts, les alternances de la politique ou les élucubrations des penseurs. C’est le seul univers que puisse connaître une société technicienne : le seul qui puisse être enfourné dans un ordinateur. La nature, la société, nous-mêmes, tout est théâtre d’une partie universelle aussi merveilleuse dans sa subtilité que stupide dans sa perpétuelle redite, sa gigantesque circularité. Les pions, les composants sont manipulés sans qu’aucun joueur n’apparaisse : la partie est sans fin et se déroule toute seule, sans que personne sache pourquoi, sans que personne ne mène le jeu. Page 29s.

L’humanité est une étrange machine à refléter un jeu ; elle est le lieu où il se représente, se regarde, se laisse parfois maîtriser. Mais refléter le jeu ne peut qu’en faire apparaître l’inanité, et de cette machine le sous-produit ne saurait être que la conscience du néant. Une machine à faire le vide, à révéler le vide ; une machine à couper les nerfs. Page 30.

Tout se passe comme si les créateurs les plus à la mode (et c’est cela même qui les met à la mode) n’avaient rien à nous dire, aucun message, rien de grave, rien de sérieux. Ils fuient le lyrisme ou en sont incapables. Jamais aucune production culturelle n’a été aussi froide, aussi sèche, jamais les créateurs ne se sont aussi durement tenus sur la réserve, ne livrant rien d’eux-mêmes, se tenant en dehors de leur œuvre, insistant sur son auto-production. Page 30s.

Il y a quelque chose de terrible dans cette danse de l’esprit libéré du réel, ivre de ses propres forces en pleine vacance de sens. Page 32.

Mes amis, le journal Le Devoir est sur la déprime. Depuis des années j’y suis abonné, et, en ce moment, il est sur la déprime.

Trouvez-lui un moment où il est heureux. Tournez les pages et Vous verrez que le quotidien a le caquet bas, bien bas.

Contrairement à dehors, il fait bien beau dans la maison aujourd’hui.

Une plume est venue se prendre.