« Soleil d’automne »
Sous ce titre, Le Progrès du golfe, de Rimouski, édition du 28 septembre 1906, propose un texte lyrique de quelqu’un qui signe Dr. J. P. Gadbois sur la beauté des jours d’automne, surtout de l’importance de vivre sous le soleil.
Il n’est pas de plus beau ciel que notre ciel pendant ces deux mois que l’on souvent [sic] : « l’été des sauvages ». Septembre et octobre ont dans ce pays un charme tout particulier. Ni trop chauds, ni trop froids, ils invitent à la vie, au grand air, et le soleil éclaire alors la terre de rayons langoureux d’une pureté et d’une clarté infinies.
Les voyageurs admirent le ciel de Naples, mais le nôtre est plus beau dans cette saison, où la feuille qui jaunit donne un coloris si varié à la nature, et où la lumière aussi douce que radieuse de l’astre du jour semble envelopper la terre d’un manteau d’azur.
Profitez des beaux jours. Si nous savions apprécier les beautés de la nature, il semble que l’on ne pourrait jamais se lasser de ses dons.
L’on saurait profiter de chaque rayon de soleil, pendant que durent encore les beaux jours, l’on désirait se baigner dans cette lumière bienfaisante qui entretient la vie sur notre planète.
Vous êtes-vous jamais arrêté à calculer le nombre de jours ensoleillés qui nous sont donnés dans le cours d’une année ? Avez-vous soustrait les jours sombres et les jours de pluie ?
Et quand vous avez trouvé ce nombre de jours, avez-vous réfléchi au petit nombre d’heures où vous avez pu jouir de ces rayons qui entretiennent la chaleur et la vie sur la terre ? Avez-vous fait le compte mental des heures passées dans des maisons sombres et mal éclairées ?
Cherchez le soleil et vous aurez des idées plus riantes, un sang plus rutilant, une santé plus robuste. Sur la rue, laissez le côté ombragé à ceux qui ont des idées sombres ou des desseins sinistres; dans la maison, au magasin, au bureau, votre table de travail d’une fenêtre ensoleillée [sic]. Les bains de soleil sont le plus grand remède de la nature.
À chaque génération, un savant quelconque découvre cette vérité et invente une cure par la lumière. Le soleil qui n’a pas attendu cette découverte accomplit sa besogne de grand purificateur et de grand vivificateur de la nature depuis des milliers d’années; il rend robuste l’homme des champs, qui vit constamment sous ses rayons, ou la plante qui croît en pleine lumière.
Mais la fleur qui croît à l’ombre pâlit, celui qui habite un cachot sombre prend un aspect livide, tandis que sa santé s’altère et dégénère.