Une visite obligée : le marché de Pâques
De tous les marchés durant l’année, le plus couru est celui du samedi saint, dit marché de Pâques. Il est certain que, ce jour-là, on va au marché. Non seulement pour s’approvisionner en produits défendus pendant les 47 jours du carême, mais pour vivre la joie d’un marché de Pâques. Partout, où que ce soit, c’est l’affluence. Tous les journaux le disent. Les descriptions fourmillent. Laquelle donc choisir ?
Tiens, allons à Lévis, en 1895, plaque tournante de plusieurs compagnies de chemin de fer. Dès le mardi saint, on s’active. Les bêtes débarquent du train. Rien de plus comique, écrit le Quotidien du 9 avril, que d’entendre les voix de tous ces animaux se bousculant et cherchant à se protéger de la pluie. La plupart des bêtes à cornes et jeunes veaux ont été traversés à Québec.
Le lendemain, sous le titre Les animaux de Pâques, le journaliste revient à la charge. Depuis quelques jours, il y a grande animation à la gare de Lévis. Les animaux de Pâques nous arrivent en grand nombre. Depuis lundi dernier, il a été débarqué à Lévis, venant des paroisses d’en haut, 200 bêtes à cornes, 500 veaux, 500 moutons et 300 cochons. C’étaient tous de beaux animaux bien gras et bien dodus.
Et nous-y voici, enfin, le samedi saint, 13 avril. À noter que le marché de Lévis se tient le vendredi soir pour ne pas faire double emploi avec celui de Québec, qui a lieu le samedi. De là, à la lecture de ce texte, le temps des verbes qui soudain passent du présent à l’imparfait.
Cette année encore, selon l’ancienne coutume, écrit le Quotidien, les roses et les fleurs ornent les magnifiques viandes étalées à la devanture des étaux, à la halle Notre-Dame. Les viandes n’en paraissent que plus belles, plus attrayantes, dans leur vermeille rougeur.
Le marché de Pâques cette année encore est ce qu’il a toujours été, beau, riche et complet.
Chaque boucher a rivalisé de choix dans l’achat des viandes les plus belles, les plus fraîches, qui trônent aujourd’hui savamment étalées dans chaque étal de nos marchés, et où se coudoyaient, hier soir surtout, les nombreux acheteurs, les curieux, les gamins, tous gargantua de profession, admirant et enviant qui un superbe quartier de veau à la chair rose et fraîche, qui une belle côtelette de mouton ou un bifsteak taillé dans la plus arrondie des croupes, qui un morceau de porc aux côtés blancs et polis comme un marbre, veiné ça et là d’un mince filet de maigre, et vous coupant large comme ça de gras, enfin toutes ces viandes chères aux estomacs vides et creusés par un long jeûne.
Il nous ferait plaisir de raconter dans tous ses détails, de fil en aiguille, le marché de Pâques de Lévis, célébrer la gloire des plus beaux porcs, vanter les douceurs de goût de l’agneau, la délicatesse de chair du veau, compter les larges spirales des vermeilles saucisses. Mais vu le peu d’espace que nous avons à notre disposition, nous nous contenterons de ces quelques lignes.
La halle Notre-Dame offrait hier soir un joli coup d’œil.
Les nombreuses lanternes japonaises, laissant voir dans toute leur beauté les viandes ornées de fleurs, produisaient le plus bel effet.
Nous avons remarqué des magnifiques veaux de 100 à 150 livres.
Les bœufs de 1000 à 1500 livres étaient nombreux.
Il y a là de quoi satisfaire les organes gastronomiques de toute la population lévisienne.
Le marché de Pâques, à Québec, ne laisse rien à désirer, comme par les années passées.
Tous les étalages sont pourvus à profusion.
Les viandes les plus succulentes et de première qualité, dérobées sous les amas de fleurs, se vendaient à merveille aujourd’hui.
Les pratiques n’avaient que l’embarras du choix.
À Québec, pour le marché du 18 avril 1908, selon Le Soleil, veille de Pâques, on a même fleuri les chevaux : Le plus grande animation a régné, ce matin et aujourd’hui, dans nos halles et sur nos marchés, où vendeurs comme acheteurs sont nombreux. Dans les diverses halles, le déploiement est superbe et les viandes appétissantes au plus haut point (…). Il n’y a pas jusqu’aux chevaux des bouchers qui balancent au-dessus de leurs têtes de jolis bouquets artificiels. Et les étaux, donc, ils en sont remplis.
L’illustration montre le marché Notre-Dame à Québec vers 1870, avant la démolition du collège des Jésuites en haut, à droite. Aujourd’hui, l’hôtel de ville de Québec occupe l’emplacement de ce collège. Source : Bibliothèque et Archives nationales du Québec à Québec, Fonds Fred. C. Würtele, cote P546, D1, P60.
St-Joseph,Lac Huron
Ici à la campagne il n`y a pas de marché de fermiers. Le marché le plus près se trouve à London à 50 minutes d`ici. On y retrouve fruits et légumes,animaux de ferme et une section marché aux puces avec toutes sortes de bric-à-brac. Nous y sommes retournés il y a quelques semaines en partie pour se remettre dans le bain de la vie à la campagne apès un six mois en ville. Les fruits et les légumes sont tous importés du sud(Floride,Californie et Mexique) pas moins chers qu`au supermarché mais on a l`impression d`aider des petits entrepreneurs locaux et que leurs produits sont plus frais. Le marché des petits animaux de ferme a explosé depuis une dizaine d`années. London a recu une population immigrante de foi musulmane importante et beaucoup de ces gens viennent acheter leurs chèvres et agneaux vivants . La question de la viande halal n`est pas une une préoccupation comme on retrouve au Québec et en France depuis quelque temps. On en n`entend jamais parlé.Tous ses animaux sont vendus à l`encan.La vente à l`encan est un peu un spectacle et je m`y suis attardé.Quelle ne fut pas ma surprise de voir une centaine de « lapins de Paques » à vendre. Je croyais cette pratique en désuétude. Les sociétés protectrices des animaux font toujours une campagne de sensibilisation dans les médias pour dire aux parents que l`achat de petits lapins aux enfants à Paques est une mauvaise idée.La plupart se retrouve dans leurs agences six semaines plus tard quant ce n`est pas l`abandon de ces animaux dans les parcs et sur le bord des autoroutes.
Quand je vivais à Jonquiere dans les années `50 il n`y avait pas de marché de fermiers ou d`animalerie.Dans le temps de Paques la coopérative locale vendait des lapins de Paques mais surtout des petits poussins saucés dans le colorant.Il y en avait des roses,des bleus,toutes sortes de couleurs reliées de près et de loin avec l`atmosphère pascale. Heureusement cette pratique est disparue(du moins je le crois…)La plupart de ces poussins s`éteignaient rapidement à cause de soins inappropriés. Cette tradition des animaux de Paques est donc assez répandue et assez ancienne. Paques a toujours été reliée à cette renaissance de la nature
Bonne journée Jean
Bonjour mr. Provencher, je suis en train d`étudier la photo.
J`essaie de me localiser, j`ai l`impression que je vois une maison qui existe encore. Le 15 Rue des Jardins, elle a subit quelques transformation, mais ça lui ressemble étrangement. Aujourd`hui c`est une boutique de souvenirs. Elle juste à coté de la caisse Desjardins.
Je constates qu`il ne reste plus beaucoup de bâtiments de cette époque.
À la fin de la journée, est-ce qu`il y avait des employés de la ville qui venaient ramasser le fumier. Parce que à la quantité de chevaux qu`il y a là, ça ne devait pas être très propre à la fin de la semaine.
Merci
Je ne suis pas certain que vous puissiez apercevoir votre boutique de souvenirs, Monsieur Bastien. Entre le collège des Jésuites et la maison à gauche, il y a une halle du marché Notre-Dame. La maison à gauche serait à la place du restaurant D’Orsay aujourd’hui, coin des Jardins et de Buade. Donc, votre boutique de souvenirs serait cachée derrière cette maison à gauche. Cela dit, au-dessus de la halle, on aperçoit bien quelques façades de maisons de la rue Sainte-Anne.
Et, en effet, c’est certain que ça devait sentir le crottin en fin de journée.
M. Jean Provencher,
Suite à votre entrevue à Radio-Canada que j’ai entendu ce soir dans ma voiture en route vers chez moi après une journée de travail..non terminée. J’ai bien pris note de l’adresse de votre blog….et me voici.
Laissez-moi vous dire toute mon admiration pour la qualité de vos écritures, de vos images, mais aussi et peut être plus, pour la grande persévérance que toute votre carrière a supposée et suppose encore, je me doute bien.
Je me suis permis de communiquer l’adresse de votre blog dans un forum consacré à mon métier que je dirige depuis près de trois ans. Plus de 1200 membres dans le monde entier recevront votre lien…. en France tout particulièrement des amoureux du Québec s’ajouteront certainement à vos lecteurs fidèles.
J’aime lire et j’aime de plus en plus écrire..alors maintenant je vous lirai régulièrement avec un très grand plaisir.
Merci encore pour votre temps offert si généreusement.
Une agréable dimanche de Pâques à vous, à votre famille et vos amies et amis.
Michel Zimmermann
Québec
Merci beaucoup, cher Monsieur Zimmermann. Joyeuses Pâques à vous.
Vous avez parfaitement raison, je viens de me situer.
Merci