Une véritable révélation
Un tout petit papillon, sans doute plus petit qu’une pièce de 10 cents. Lebœuf et Le Tirant le disent occasionnel dans le sud-ouest du Québec et rare ailleurs.
Il s’agit de l’Hespérie délicate (Ancyloxypha numitor). Toute première apparition chez moi. Je n’ose rire de ceux qui prétendent que tout va mal, que les milieux s’appauvrissent.
L’entomologiste Louis Handfield confirme qu’elle est rare dans ma région. Le site du Système canadien d’information sur la biodiversité affirme qu’aucune autre hespérie est semblable à celle-ci, qu’elle se rencontre presqu’exclusivement dans les milieux humides.
Handfield décrit ainsi son habitat : Près très humides ou marécageux, bords des ruisseaux ou des marais et tourbières. Se rencontre fréquemment parmi les grandes herbes dans les endroits humides.
Et Handfield y va de cette note : Ce papillon passe souvent inaperçu étant donné sa très petite taille et son habitude de se faufiler parmi les grandes herbes. Son vol est très lent et régulier, près du sol et il est assez facile à approcher à condition de s’engager dans son habitat typique. Il visite peu les fleurs, préférant se poser parmi les herbes à l’abri des regards. Avec un peu de chance, on peut observer de petits rassemblements de mâles sur les sols humides.
Louis Handfield, Les Papillons du Québec, Saint-Constant, Éditions Broquet, 2011, p. 100s.
Michel Lebœuf et Stéphane Le Tirant, Papillons et chenilles du Québec et des Maritimes, Waterloo, Éditions Michel Quintin, 2012, p. 328s.
P. S. Ce fut une année d’Hespéries, mais elles sont maintenant toutes disparues depuis quelques semaines, leur cycle de vie étant terminé. Et, étonnamment, voici que celle-ci apparaît.
Décidément, la nature n’a pas fini de nous étonner. Comment imaginer la taille de la chenille qui a servi de cocon à cette minuscule merveille ?
En effet. Dans leur livre, Lebœuf et Le Tirant disent que le papillon mesure entre 2.2 et 2.4 cm. Mais ils ne donnent pas la longueur de la chenille.