Hommage à la mère
Je viens de traverser un bien agréable recueil de poésie, Mes souliers me font mourir. Une œuvre de Robyn Sarah. Cette écrivaine montréalaise de langue anglaise s’est méritée avec ce livre en 2015 le Prix du gouverneur général (poésie).
Le quatrième de couverture nous dit : « Les poèmes de Sarah sont souvent des récits miniatures qui ont une qualité parabolique. […] Une histoire veut se raconter, mais ne cesse de se reprendre et reste inachevée. »
Je rajouterais qu’il s’agit, la plupart du temps, du chant du quotidien, mais avec un réalisme qui secoue à l’occasion. Et la vie est beaucoup faite de petits bonheurs qui savent nous combler à la condition d’être disponible.
Simplement comme entrée, car nous y reviendrons, le document est riche d’une variété de propos.
J’interprète comme un hommage à la mère ces trois lignes qui rappelleront à plusieurs un geste court et magnifique de notre propre mère.
Le souvenir de ma mère qui verse quelques gouttes
de lait du biberon sur son poignet,
le souvenir de ma mère encore jeune.
Robyn Sarah, Mes souliers me font souffrir, Montréal, Éditions du Noroît, 2019, p. 77. Traduction de Rémi Labrecque. Ce texte est extrait d’une suite de réflexions de quatre pages et demie ayant pour titre « Des carrés pour une courtepointe ».