Le Grand Pic
Ah, le voici cet oiseau magnifique ! Photographies prises par mon amour de fille, Catherine-Emmanuelle, de la fenêtre de sa cuisine à Saint-Colomban, au nord de Montréal. Un Grand Pic (Pileated woodpecker, Dryocopus pileatus), bien à son affaire. Au fond de la cour.
Roger T. Peterson, dans son Guide des oiseaux de l’Amérique du nord, Est des Rocheuses, le dit spectaculaire. Avec raison. Avec sa grande taille, c’est le plus long de nos pics. Ma fille m’écrit avec joie : Voilà mon Grand Pic :-) J’ai dû rester dans la maison pour ne pas le faire fuir, mais j’étais collée à la fenêtre hihi. Il met un peu de couleur dans le paysage :-)
Il y a quelques années, Manou et Steve, son amoureux, mon cher James n’étant pas encore né, ont même eu le bonheur d’avoir une famille (le père, la mère et l’enfant) à leur mangeoire sur la galerie. Moi, pauvre de moi, jamais je n’ai eu ce plaisir de l’apercevoir à Sainte-Anasse.
Charles-Eusèbe Dionne, dans son traité d’ornithologie, Les Oiseaux de la province de Québec (1906), écrit qu’il fréquente « les bords des forêts, les petits bosquets d’arbres et même les arbres isolés, aussi bien que les grandes forêts ». « On le dit aussi d’une grande prévoyance, pour les mauvais jours, emmagasinant des sauterelles et des fruits durs dans les crevasses des arbres et ailleurs; il se nourrit de baies, de glands, aussi bien que d’insectes. »
Quatorze ans plus tard, l’ornithologue P. A. Taverner, dans son ouvrage Les Oiseaux de l’Est du Canada (1920), est plus bavard au sujet du Grand Pic.
« Par suite de la destruction immodérée de ce magnifique oiseau qui était autrefois très répandu, on ne le trouve plus maintenant que dans les parties retirées des forêts du Nord. Le nom vulgaire de Cock-of-the-wood qui lui est assigné est devenu par corruption dans le Nord Woodcock, et l’emploi de ce nom pour cette espèce est une source de confusion et de malentendus. Le Pic à huppe écarlate n’est pas proprement dit un oiseau gibier; il n’est pas tenu en arrêt par le chien, ne peut pas être chassé par les méthodes habituelles des chasseurs et il est trop petit pour être servi sur la table, mais il est très précieux pour la conservation des forêts. Il faudrait une loi sévère pour le protéger au point de vue tant économique que sentimental.
« Le Pic à huppe écarlate se cantonne maintenant dans les régions les plus sauvages. Il est principalement utile pour la protection des arbres forestiers et, par conséquent, c’est un oiseau précieux pour le marchand de bois. Son régime d’alimentation est à peu près le même que celui des autres pics, mais il est plus robuste, ce qui lui permet de creuser plus profondément et d’extraire des larves et des insectes qui sont à l’épreuve d’un oiseau moins puissant. »
Ah, pauvre de moi, quand donc verrai-je le Grand Pic chez moi ?
Merci, ma belle chatte, pour ces images. Tu m’as ouvert une porte pour notre Grand Pic.