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Dans l’histoire de la vie, il y a quelques très grandes dates, capitales, qui vont nous conduire jusqu’à aujourd’hui

L’une d’entre elles est l’apparition, il y a quelque 120 millions d’années, des plantes à fleurs (les Angiospermes), donc des végétaux qui portent des fruits.

Auparavant, on vivait avec des Gymnospermes, autrefois appelés des conifères. Les papillons, par exemple, antérieurs aux fleurs ont dû composer d’abord avec les Gymnospermes.

Les plantes à fleurs, elles, ont fait le bonheur des butineurs tout en travaillant au leur, car commençait l’échange entre la fleur et le pollinisateur. La fleur faisait don de nectar — de sucre —, moyennant quoi le pollinisateur enduit de pollen — la semence de la fleur — partait cueillir du nouveau nectar chez une fleur du même type, la fécondant alors avec la semence de la fleur précédente. Le fruit serait la conséquence de cette rencontre.

Mais certaines plantes jouent de ruse. Elles proposent leurs fleurs, des butineurs accourent, s’enduisent de pollen, mais de trouvent pas de nectar en retour. L’églantier, par exemple, développe même un profil mimant les fleurs riches en nectar, mais ne propose rien [Lenne : 130].

Sur les deux premières images, on voit d’abord un insecte cherchant du nectar dans le cœur de l’églantine, puis un Sphinx colibri s’y rendant à son tour. Viennent par la suite les fruits nés de la fécondation des fleurs.

Mais, de tous les fruits produits chez moi sur le terrain, ceux de l’églantier sont les seuls à n’avoir jamais intéressé plus tard les oiseaux et les écureuils. Aussi, se perdent-ils, tombant dans la neige, l’hiver venu. À la vérité, il faut savoir que le fruit de l’églantier est un faux fruit, la partie renflée rouge n’étant, comme chez le rosier, que le réceptacle de la fleur, qui a grossi. À l’intérieur, on y trouve l’ovaire riche de tout petits fruits enrobés de poil à gratter. Les oiseaux et les écureuils ont sans doute appris voilà bien longtemps que ces « produits » de l’églantier ne sont pas comestibles.

Lenne, Catherine, Dans la peau d’une plante, Éditions Belin, 2014.

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