Un 19 novembre et déjà beaucoup de neige à Saint-Honoré
Un correspondant spécial nous écrit de Fraserville [Rivière-du-Loup] que :
« Bien que la terre ne soit pas gelée et que l’eau monte en beaucoup d’endroits à la surface de la neige, les chemins d’hiver ne sont pas mauvais à la campagne, mais à la ville, ici, les voitures d’été sont mêlées à celle d’hiver.
Dans les paroisses éloignées du fleuve, il y a plus de neige qu’ici.
Sur le chemin de fer de Témiscouata, c’est à St-Honoré, comme toujours, qu’il y a le plus de neige.
Cette paroisse se trouve à la hauteur des terres, c’est-à-dire à la division des eaux qui coulent d’un côté vers le fleuve et de l’autre vers le lac Témiscouata. Or, à cette hauteur, environ 2,000 pieds [610 mètres] au-dessus du niveau de la mer, la région est plus exposée au brouillards et aux averses.
Un chasseur dit que la neige a une épaisseur d’environ dix-huit à vingt pouces [de 46 à 51 centimètres] dans les bois de cette localité.
Samedi dernier, lorsque le train de la rivière du Loup montait la pente qui suit le ruisseau des Roches, les roues des chars ont été bloquées.
Il est vrai que la locomotive n’avait pas d’autre charrue que celle d’été ; mais il y avait tellement de neige, sur la voie, que l’ingénieur a dû laisser les wagons et aller frayer un chemin avec la locomotive.
Il y a un grand nombre de chantiers cette année au lac Témiscouata et les environs, mais on dit que les hommes n’ont pas des gages aussi forts que par le passé.
On offre dix piastres par mois à ceux qui coupent et entretiennent les chemins.
Le Soleil (Québec), 19 novembre 1897.
La photographie de Saint-Honoré vers 1890 provient de la Bibliothèque et Archives nationales du Québec à Québec, Collection Magella Bureau, Cartes postales illustrant des lieux, Canada, Province de Québec, cote P547,S1,SS1,SSS1,D526.