Grâce au chemin de fer, la région du lac Saint-Jean n’est plus le bout du monde
Le nombre de touristes au lac St-Jean augmente d’une manière remarquable.
Un ami, qui vient de passer une dizaine de jours à parcourir les belles paroisses échelonnées sur le littoral de cette grande mer intérieure, nous est revenu tout enthousiasmé du brillant avenir réservé à ce futur grenier de la Province de Québec : remarque surtout Roberval, St-Prime, St-Félicien, Normandin, au Sud-ouest, St-Jérôme, St-Gédéon au Sud-est.
Mais, là comme ailleurs, le cultivateur canadien-français se fait remarquer par sa routine. Il y a là un beau rôle à jouer pour les cultivateurs éclairés qui iraient y appliquer les principes modernes de la science agricole, et, tout en faisant de bonnes affaires, rendraient un service immense à un grand nombre de colons.
Les travaux sur le chemin de fer sont poussés avec une grande activité ; il va bientôt atteindre le magnifique hôtel que la compagnie a fait bâtir sur un des plus beaux sites de Roberval. Le Peribonca va bientôt sillonner les eaux du Grand lac. Après cela, la ouananiche ou saumon d’eau douce n’a qu’à bien se tenir. Les travaux sur le spacieux couvent que les Ursulines font construire avancent aussi rapidement.
La compagnie du chemin de fer qui a déjà tant fait avec le concours de nos gouvernements pour cette région autrefois si isolée, se montre à la hauteur de sa position, et les voyageurs sur la ligne sont traités avec la plus grande courtoisie ; des chars palais et dortoir sont maintenant attachés aux trains express, et l’on s’étonne d’arriver au lac St-Jean dans ces voitures luxueuses qui ont remplacé avec avantage l’antique backboard.
Le Canadien (Québec), 1er août 1888.
Cette vue panoramique de Roberval prise par Paul Carpentier en 1950 est déposée à la Bibliothèque et Archives nationales du Québec à Québec, Fonds ministère de la Culture et des Communications, Office du film du Québec, Documents iconographiques, cote : E6,S7,SS1,P82546.
