Belle réflexion sur l’amour
Pour l’été, dans son numéro du dimanche-lundi, le quotidien parisien Le Monde propose un cahier spécial qui a pour titre l’époque. Pour nourrir une chronique sur l’amour, la journaliste et réalisatrice Stefania Rousselle a sillonné les routes de France afin d’entendre des histoire de cœur.
Pierre, un citoyen d’Ernestviller (Moselle), y va de ces mots :
Je trouve que le cynisme ambiant qui règne, quand on parle des questions amoureuses, est devenu un lieu commun. Les gens restent souvent ensemble par paresse. Je le vois chez mes parents. Il n’y a pas beaucoup d’affection, ni de complicité. C’est un partenariat de convenance, un substrat matériel. L’amour, le vrai, c’est un phare dans la nuit. Ça te porte. L’amour, ce sont des temps heureux. Des temps brefs qui restent dans ma mémoire telles des poussières d’éternité. L’amour, ce sont ces petites choses qui peuvent devenir miraculeuses. C’est un fil invisible qui paraît plus réel que tout le reste. Mais rencontrer les gens vraiment, c’est extrêmement rare. Et c’est pareil en amour. La matière est constituée de vide où les particules ne se touchent jamais.
Stefania Rousselle, « L’éternité existait quand j’étais avec elle », Le Monde (Paris), 1er et 2 juillet 2018, cahier l’époque, p. 5.