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« Les plaisirs de l’hiver sur le versant du Mont-Royal, à Montréal »

Heureusement que nous n’avons pas les sentiments pessimistes du bonhomme Voltaire ni la maladie du paradoxe de l’infâme Rousseau. Un hiver sans neige ne serait pas un hiver pour nous, Canadiens. Oui, il nous faut de la neige et beaucoup de neige encore.

Quelle joie pour nos enfants lorsqu’ils voient tomber les premiers flocons de neige. Il n’y a pas de plus heureux présage pour eux. Le petit Canadien pourra bientôt jouir de tous les amusements que l’hiver lui apporte. Au moins avec la neige et le froid on pourra faire du traîneau, du patin, de la traîne sauvage et surtout de la raquette. Ces jeux plus que tout autre, sans être violents, développent les muscles et donne de la virilité en nous faisant respirer le grand air.

Prenons, par exemple, la raquette, au moyen de laquelle la distance est franchie sans fatigue aucune ; les promenades en traîneau qui donnent les teintes de la pomme fameuse [une variété de pomme populaire à l’époque] aux joues de nos petites Canadiennes, des teintes à croquer les joues !

Qui n’a pas eu les sensations d’aéroplane que procurent les glissades en traînes sauvages ? Est-il une grâce plus charmante que celle de la patineuse ? est-il une personne plus svelte dans son art ?

 

La Patrie (Montréal), 6 février 1909.

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