Que faut-il retenir de Maslow après 50 ans ?
En 1968, le psychologue américain Abraham Maslow (1908-1970) publie Toward a Psychology of Being, publié quatre ans plus tard chez Fayard sous le titre Vers une psychologie de l’Être.
Et voilà l’ouvrage tombé dans le panier des livres de sagesse de beaucoup de bibliothèques. Traditionnellement, les psychologues du 20e siècle avaient travaillé sur une psychologie de l’adaptation ; Maslow préfère plutôt une psychologie du développement. Il prône la marche en avant.
Le futur est par définition inconnu et inconnaissable, ce qui veut dire que toutes les habitudes, les défenses, les mécanismes de répétition, sont douteux et ambigus dans la mesure où ils sont fondés sur une expérience passée. Seule la personnalité créatrice peut réellement maîtriser le futur, car elle est seule capable de faire face à la nouveauté avec confiance et sans crainte. P. 19
La santé est la conséquence de l’engagement dans le processus de développement. Je dois reconnaître que dans ce domaine la recherche est difficile à mener, et pourtant il y a vraiment une différence clinique entre le fait d’éviter une menace et l’attaque, le succès, l’achèvement, entre la protection, la défense, la préservation et la recherche du développement, de l’extension. P.36
La personnalité qui poursuit la réalisation de soi, qui a déjà, par définition, gratifié, ses besoins élémentaires, est beaucoup moins dépendante, beaucoup moins attachée, bien plus autonome et libre. […] De telles personnes deviennent de plus en plus autonomes et indépendantes. Elles sont déterminées d’abord par des motifs intérieurs et non par des influences de l’environnement ou de la société ; c’est-à-dire par les lois de leur propre nature, leurs capacités et possibilités, leurs talents, leurs ressources latentes, leurs énergies créatrices, leur besoin de se connaître elles-mêmes et de devenir de plus en plus intégrées et unifiées, de plus en plus conscientes de ce qu’elles sont réellement, de ce qu’elles veulent réellement, de ce qui est leur vocation ou leur destin. P. 39
Il faut même dire que beaucoup des tâches relatives au développement sont dans une large mesure personnelles, comme l’élaboration d’un plan d’avenir, la découverte de soi, le choix des potentialités à développer, l’élaboration d’un projet existentiel. Dans la théorie du développement de la personnalité, il faut faire une place à l’autodéveloppement, à la recherche personnelle, à la contemplation, à la méditation. Durant les dernières étapes de son développement, la personne est seule et ne peut compter que sur elle-même. P. 43.
Voilà donc quelques passages du livre de Maslow qui éclairent sa démarche.
Abraham H. Maslow, Vers une psychologie de l’Être, Paris, Fayard, 1972, 275 pages.
