Les lots accordés aux parents de 12 enfants vivants sont fort populaires
La popularité de la loi accordant un lot aux pères et mères de douze enfants vivants a dépassé l’attente des plus enthousiastes et les demande pour l’obtention de ces lots sont très considérables.
Il y en a déjà 1009, et les enfants pour lesquels elles sont faites sont au nombre de 12,447.
La province va être divisée en districts de chaque côté du fleuve, de manière à réunir en groupes, autant que possible, ceux dont les familles se connaissent. Ces groupes pourront, plus tard, former des paroisses où vivront, dans la prospérité, les enfants de ceux qui auront, les premiers, reçu les bienfaits de cette loi.
Un amendement est devenu nécessaire pour abolir l’obligation de fournir les extraits de naissance de chaque enfant, cette formalité exigeant une dépense relativement considérable.
Je me permettrai de suggérer à tous les requérants d’imiter l’exemple de quelques-uns d’entre eux d’envoyer au département la photographie de la famille. Toutes ces photographies réunies feraient une jolie collection qui ornerait avantageusement notre bibliothèque.
Le tout humblement soumis.
Honoré Mercier, Commissaire.
Québec, 23 septembre 1890.
La Gazette de Joliette, 20 novembre 1890.
Cette politique des 12 enfants vivants proposée par le gouvernement Mercier fut adoptée en 1890.
Ci-haut, la photographie d’une famille de 12 enfants est relativement récente. Prise durant les années 1960 lors des fêtes de la municipalité de Chénéville dans la région de l’Outaouais, elle est déposée à la Bibliothèque et Archives nationales du Québec à Gatineau, Fonds Comité des Fêtes de Chénéville, cote : P83,D126.
Sauriez-vous me dire en quelle année cette loi a cessé d’être active ? Je me souviens en avoir entendu parler un peu dans les années 60, mais elle devait déjà être caduque, il me semble bien…
Je ne saurais dire. Une loi fut-elle nécessaire ? Je n’en suis pas certain. Peut-être est-ce simplement l’évolution, une conjonction de facteurs qui l’a rendue caduque. À mes yeux, le travail des femmes durant la Seconde guerre mondiale fut majeur. On voudra les retourner au foyer après coup, mais beaucoup refuseront.
Demandes d’octrois gratuits de terre aux familles de 12 enfants et plus vivants, 1890-1905 :
En 1890, le gouvernement d’Honoré Mercier observant «qu’il convient, à l’exemple de tous les siècles, de donner des marques de considération à la fécondité du lien sacré du mariage», fait voter une loi intitulée «Acte portant privilège aux pères ou mères de famille ayant douze enfants vivants» (53 Vict., chap. 26). Cette loi accorde gratuitement cent acres de terres publiques aux parents de douze enfants vivants, nés en légitime mariage. À partir de juin 1904, les personnes ayant droit à une terre peuvent obtenir à la place une prime de 50,00 $. Enfin, en mai 1905, une nouvelle loi abolit les concessions de terre et les primes aux famille de douze enfants et plus (5 Ed. VII, chap.16) mettant ainsi fin à ce programme d’aide gouvernementale.
Dans le cadre de cette loi, mon arrière-grand-père, Octave Veilleux (1854-1942) présenta une demande et il lui fut concédé une terre à Metgermette-Nord (Beauce), il la donna à un de ses fils. Octave Veilleux a eu une famille de 17 enfants, dont 11 garçons. Ses enfants ont eu un total de 95 enfants. Vous comprendrez alors pourquoi il y a tant de Veilleux en Beauce !
Merci, cher Jean-Claude, de l’éclairage sur cette loi qui, finalement, ne fut pas longtemps en vigueur.
Et dites donc, les Veilleux, ça sait peupler, ça sait peupler !