Retour sur la foudre
Quand la foudre tombe sur la terre, elle frappe soit les objets, soit les hommes, mais non pas au hasard. Il est des corps qui attirent la foudre ; il est donc utile de les indiquer pour qu’on s’en tienne à l’abri.
Tout d’abord, il est bon de rassurer nos lecteurs aux certains effets du tonnerre. En général, on s’effraye moins de l’éclair que du bruit qui suit, et pourtant, quand l’on entend le bruit du tonnerre, c’est qu’il est déjà tombé et qu’il n’y a plus rien à craindre.
Quand le tonnerre tombe sur une maison qui n’a pas de paratonnerre, il s’introduit de préférence par les cheminées et par les tuyaux de conduite des eaux pluviales et ménagères, et même le long des murs. Pendant les plus forts orages, il n’y a aucun danger d’être frappé par la foudre si on se tient au milieu d’une grande pièce, et la sécurité sera encore augmentée si on se tient assis sur un tapis de laine, sur un meuble rembourré de laine ou couvert de soie, ou bien sur un lit que l’on aura éloigné du mur.
Les arbres isolés dans la campagne, sous lesquels on cherche l’abri d’une pluie d’orage, sont excessivement dangereux. On a remarqué, cependant, que lorsque les arbres sont nombreux, à peu près de la même hauteur et qu’ils se touchent, le danger est à peu près nul. Mais il ne faut pas s’y fier, et le plus sage est de se laisser mouiller.
Parmi les bâtiments les plus exposés à être frappés de la foudre, il faut signaler les églises à cause de leur clocher ; elles y sont surtout exposées si on sonne les cloches ; il arrive souvent que les sonneurs sont atteints. Ainsi, dans l’espace de trente-trois ans, cent trois sonneurs ont été victimes du tonnerre en Europe. Faire sonner les cloches pendant l’orage, c’est exposer les sonneurs aux plus grands dangers sans aucun avantage possible.
La Patrie (Montréal), 13 août 1890.
Bien sûr, cette gravure du sonneur de cloche est d’Edmond-J. Massicotte.
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