Contribution à l’histoire du cheval au Québec
Voici ce qui serait, selon un quotidien montréalais, le premier cheval de race ardennaise au Québec, Gamin. La nouvelle vient de Sainte-Agathe dans les Laurentides.
M. Philibert Choquette, de Varennes, Québec, est allé visiter jeudi dernier, le 16 courant, l’étalon « Gamin », étalon ardennais placé chez M. Octave Belisle, de Ste-Agathe. Quoique ce cheval ait passé l’hiver dans les chantiers, à charroyer des billots, où il a fait mourir deux chevaux qui n’ont pu lui tenir tête, quoique ce cheval ne pouvant pas être d’une apparence aussi belle que celui qui est tenu dans un haras, il a tellement plû à M. Choquette, qui est un amateur et un connaisseur, que ce dernier lui a offert $600 comptant pour ce cheval. M. le Dr Grignon, encore là, a résisté à la tentation et a préféré vendre à M. Octave Belisle pour $400, à raison de $133 piastres par année.
D’un autre côté, M. Belisle s’engage à garder le cheval encore deux ans pour le service. « Gamin » est le premier étalon ardennais importé dans Québec et placé à Compton ; quelques-uns de ses poulains ont été vendus à l’âge d’un an.
Quant à « Ricot » acheté l’an dernier par un syndicat d’élevage établi par le Dr Grignon à St-Jovite, il donne pleine satisfaction et le « Syndicat d’élevage » est bien décidé de garder leur cheval à cause de ses bonnes qualités.
Un cultivateur est même prêt à accepter $40 pour un poulain de ce cheval, à 15 jours après sa naissance.
Ces chevaux sont d’une force prodigieuse.
À Ste-Adèle, la semaine dernière, M. Alphonse L’Aveline, gardien de « Vico », a offert de parier que ce cheval montrerait de la gare au village (et l’on sait que ça montre tout le temps sur une longueur de 30 arpents) 25 poches de fleurs [de la farine], soit 2,500 livres sans être conduit par le charretier. Personne n’a voulu relever le défi.
Il y a quelques semaines, M. L’Aveline a sorti du bois une charge de 3,000 livres sur un chemin à peine battu.
Le Canada (Montréal), 21 mars 1905.
L’étalon de race ardennaise apparaît sur la page Wikipédia qu’on lui consacre.