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Sainte-Adèle, dans les Laurentides, pays des « Bons Sauvages » et du sucre espéré

Cinq cultivateurs, pères de douze, treize et quatorze enfants vivants, viennent de faire application pour avoir un lot de terre du gouvernement, en vertu de la loi des 12 enfants vivants. Bravo !

L’air de nos montagnes est si pur… et nos « sauvages » sont si bons, si gracieux, si généreux ; au lieu de nous ravir nos chérubins, ils nous en apportent ! C’est ça, continuez votre besogne, « bons sauvages ». Apportez-nous en des petits Canadiens à pleines brassées. Nous, montagnards, n’avons point peur de la famille. Des enfants, des enfants, ça vaut mieux que de l’argent !

Les sucres ne sont pas encore commencés, et à peine quelques-unes de nos érablières ont-elles la larme à l’œil. Quand les verrons-nous donc pleurer comme des folles ? Nous avons hâte d’aller nous consoler et de boire vos larmes à pleines coupes.

 

Le Canada (Montréal), 21 mars 1905.

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