Le vieil âge, le vieillard, la vieillesse
Parfois, des personnes me demandent « Lis-tu sur la vieillesse ? »
Je me préoccupe du sort de nos vieilles personnes, mais je ne lis jamais sur la vieillesse. Des entrevues, des textes sur le site internet de Radio-Canada, par exemple, du genre «Huit personnes âgées racontent leur vieillesse» ou «À quel âge sommes-nous vieux ?» ne m’intéressent pas du tout.
Je sais bien que je devrai ployer comme tout le monde. Mais je n’ai pas le temps de m’attarder à ce moment ou à ce qui serait le déchoiement. Et je reviens encore à ce grand Jacques Prévert, qui, début de la soixante-dizaine, disait à un journaliste «Vous n’avez pas idée comme je suis tellement plus jeune que mon âge». À André Pozner, le cinéaste, ce cher poète déclarait : «Je suis trop vieux pour mon âge et à la fois trop jeune pour lui, et je précède tout le temps ce que je suis».
Et, pour tout vous dire, je prends tellement plaisir à observer dans mon vieux verger bientôt centenaire quelques très vieilles pommes, toujours attachées à l’arbre après l’hiver — pied de nez géant aux forces de la disparition —, qui sont là après des mois à être témoins avec moi de la floraison nouvelle.
Quel joli petit texte, cher Jean, dans lequel je me reconnais comme si tu m’avais choisi comme modèle idéal. La vieillesse n’est qu’un prétexte pour excuser sa fadeur ou sa sécheresse. À moins que je perde la mémoire, que je ne me souvienne plus de ce qu’est la vieillesse.
Merci infiniment, cher Luc ! Nous sommes de la même eau, bien cher ami.