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Les propriétaires d’orgues de barbarie doivent payer comme les autres

orgues de barbarie

À Montréal, tous les moyens sont bons pour pouvoir réparer les trottoirs.

Depuis quelques jours, les orgues de barbarie qui se permettent d’ahurir les uns et de charmer les autres, sans s’être au préalable munis de la licence réglementaire, se trouvent soumis à une intéressante [!] persécution de la part des agents de police.

Hier, deux Italiens, Dominico Kavanagho et Puolo Carmi, étaient amenés en cour du recorder pour infraction à cette loi des licences.

Dominico ne possédait qu’une pauvre machine, dont la manivelle ne tournait qu’une seule mélodie, agaçante et vieille comme le monde. C’est un malheureux vieillard qui ne peut vraiment pas payer les cinquante dollars exigés par la ville. Aussi le recorder a déclaré que s’il voulait abandonner ce commerce qui ne lui est pas très rémunératif d’ailleurs, la Cour lui donnera un permis de mendier, ce qui parfois rapporte plus, quand on connaît le métier.

Puolo Carmi a, lui, une superbe musique, toute neuve et à la dernière mode. Sa boîte est remplie de morceaux populaires, qu’on s’arrête pour écouter. Ce serait péché que de ne pas lui faire remettre à la ville ces cinquante dollars dont le conseil a besoin pour réparer les trottoirs. Il a été condamné à $3 d’amende et à se pourvoir d’un permis pour servir au public ses mélodies quotidiennes.

 

La Patrie (Montréal), 5 juillet 1902.

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