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Que peut donc dire un quotidien de Québec du bouddhisme en 1883 ?

Bouddha un

Les préceptes moraux du Bouddhisme sont fort beaux et embrassent toute la morale naturelle, y compris le pardon et les bienfaits à l’égard des ennemis, par suite de la bonté universelle de Dieu.

On pratique peu la virginité volontaire, quoique les pénitents restent célibataires, ou abandonnent leurs femmes.

Le Bouddhisme qui constitue une réforme de l’Hindouisme antique faite par Sakiamuni Bouddha, 300 ans environ avant l’ère chrétienne, n’est autre que l’Hindouisme sans ses dieux, etc. C‘est un pur panthéisme, avec la métempsychose, jusqu’à la Nirvana, ou réabsorption dans la divine essence. Le système moral est le même que celui des Hindous, mais le principal mérite consiste dans la contemplation et la vie retirée, au lieu de la bienfaisance envers le prochain.

Le Bouddhisme est la religion des habitants du Thibet, de la Chine, du Japon, de Malacca, de la Corée, du Tonkin, de Burma et des Îles Indiennes, y compris Ceylan, et de plusieurs autres millions d’habitants de l’Inde même. De sorte que le Brahmanisme et le Bouddhisme embrassent presque la moitié du genre humain.

C’est pour combattre ces deux superstitions que nos vaillants missionnaires se donnent tant de peine et accumulent tant d’efforts. Puisse Dieu bénir leurs saints travaux et faire resplendir la lumière de l’Évangile sur tant de peuples qui dorment encore in tenebris et in umbra mortis [dans les ténèbres et l’ombre de la mort] !

 

Le Canadien (Québec), 13 juillet 1883.

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