À la une, La Patrie souligne la victoire de Carillon
Le quotidien montréalais est heureux.
Entre tous les épisodes glorieux de notre histoire, la victoire remportée par Montcalm à Carillon tient une des meilleures places.
Puisque cette année semble particulièrement consacrée aux commémorations, n’oublions pas de donner un souvenir ému à ce splendide anniversaire : hier, le 8 juillet, il y eut exactement 150 ans que l’immortel capitaine défit le général Abercromby, avec 4000 hommes contre 18,000.
Fait unique dans les annales de la guerre, les vainqueurs tuèrent à l’ennemi plus d’hommes que n’en comportaient leurs propres troupes : 5000 cadavres anglais jonchèrent la plaine.
C’est à cette occasion que Montcalm écrivit la fameuse phrase : «Ah ! quelles troupes que les nôtres ! Je n’en ai jamais vues de pareilles.»
La Patrie, 9 juillet 1908.
À la vérité, il faut dire ceci. Les Français avaient construit, au fil du temps, de nombreux forts en Amérique pour protéger les territoires qu’ils occupaient. Or, ces lieux étaient la plupart du temps dépourvus de militaires pour les défendre. Si bien que lors de la Guerre de Sept ans, à partir de 1756, quand les Anglais décident de faire place nette en Amérique, ces forts tombent les uns après les autres. Carillon fut une très rare victoire française, sinon la seule.