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Et ce matin, dans ma rue

tempete

On dit la région de Québec la plus neigeuse au monde, avec le Kamchatka, en Sibérie orientale, sur les rives du Pacifique.

12 commentaires Publier un commentaire
  1. Ode #

    Pour qui s’intéresse à la Sibérie, il faut absolument lire  » Dans les forêts de Sibérie  » de Sylvain Tesson . Un livre magnifique tout en poésie !

    Il s’agit du carnet d’ermitage de l’auteur, qui a vécu six mois en Sibérie au bord du lac Baïkal à 120 km du village le plus proche, sans route, vivant de pêche, de bûcheronnage, de marches, de lecture et de vodka.

    2 mars 2016
  2. Jean Provencher #

    Houppelai ! Et je rajouterais : grosse provision de Vodka. Manifestement, nous n’avons pas lu le même livre ! Il m’est tombé des mains après 100 pages. Je fus tellement patient. Je n’en pouvais plus. Je suis allé le reporter au bouquiniste qui me l’avait vendu sans même réclamer un remboursement. Je fus absolument déçu de ce piétinement qui ne menait à rien. Bravo à Vous, Ode, si Vous avez aimé cela. Aux autres, je dirais «Prudence, prudence et prudence» avant d’acheter. Demandez que le livre soit déballé pour en prendre connaissance avant d’aller plus loin.

    Bref, vous avez compris ma grande déception. Je ne le conseille pas, pas du tout. Mon bouquiniste saurait vous le dire.

    Et le lac Baïkal est bien loin du Kamchatka.

    2 mars 2016
  3. Ode #

    Houppelai ! Je vous trouve bien sévère mon cher !

    Nous n’étions probablement pas à la même place dans nos vies au moment de cette lecture !

    Je ne peux m’empêcher d’aimer ces mots :

     » Cette envie de faire demi-tour lorsqu’on est au bord de saisir ce que l’on désire. »
     » Le froid, le silence et la solitude sont des états qui se négocieront demain plus chers que l’or. »
     » Un jour, le soleil nous révélera où il trouve la force de se lever.  »
     » Qu’est-ce que la solitude ? Une compagne qui sert à tout .  »
     » Je n’en voudrai pas aux heures. »

    J’ai été séduite tout simplement !

    Aux curieux ! Bonne lecture !

    2 mars 2016
  4. Jean Provencher #

    Allez, Ode, partez avec le biscuit. Cet homme aurait vraiment pu faire mieux.

    2 mars 2016
  5. silvana #

    Bon bon… Vous avez tous deux raisons. Il y a de ces deux perspectives dans ce livre. Il y a de beaux élans poétiques, du silence et de la solitude glacée qui charment. Beaucoup de vodka qui m’a exaspéré.

    C’est pour moi une expérience d’ermitage qui forcément vu de l’extérieur tourne en rond. Avec un peu de chance, monsieur Tesson y a trouvé son compte.

    Je n’avais pas terminé le livre, mais vous me donnez tous deux le goût de le relire.

    Merci pour cette joute piquante que vous nous offrez.

    3 mars 2016
  6. Jean Provencher #

    Ah, chère Silvana, votre propos ne me fera pas changer d’idée au sujet de ce livre. J’avais des attentes qui se sont révélées une vraie misère. Dans le genre, j’en connais de bien supérieurs. Américains en particulier. Tu n’as pas besoin de vodka pour y aller de vrai «nature writing».

    Et j’ai beaucoup vécu l’isolement dans ma petite maison de campagne perdue au bout du monde, loin de la route. Le premier défi que tu affrontes, si tu veux vraiment vivre pleinement ce qui est un temps de méditation et d’écriture, c’est de te tenir à jeun. Sinon, reviens en ville rapidement, ton discours ne donnera rien de bon.

    Pour référence : https://jeanprovencher.com/2014/05/11/premier-volume-de-ce-site-internet/

    Vous ne m’y retrouverez pas pompette. Et, dans mon cas, ce lieu humble, cette maison et les bêtes comme les plantes qui l’habitent m’ont mis au monde. J’en ai tant un grand respect.

    3 mars 2016
  7. silvana #

    Cher Jean, j’aimerais bien connaître ces titres. Je suis plutôt accro. au nature writing. Je sais que plusieurs libraires les trouvent monotones. Moi pas.

    Merci encore

    3 mars 2016
  8. Jean Provencher #

    * Rick Bass, LE CIEL, LES ÉTOILES, LE MONDE SAUVAGE (2002, Éditions 10/18)
    * Rick Bass, JOURNAL DES CINQ SAISONS (2011, Éditions Christian Bourgeois)
    * Sue Hubbell, UNE ANNÉE À LA CAMPAGNE
    * Pete Fromm, INDIAN CREEK, UN HIVER AU CŒUR DES ROCHEUSES (Paris, Ed. Gallmeister, 2006)
    * Edward Abbey, DESERT SOLITAIRE (Paris, Éditions Gallmeister, 2010)
    * Alan Tennant, EN VOL (Paris, Édition Gallmeister, 2008)
    * Aldo Leopold, CHRONIQUE D’UN COMTÉ DES SABLES (belles pages d’un des pionniers de l’écologie aux EU)
    * Diana Kappel-Smith, WINTERING (Boston et Toronto, Little, Brown & Company, 1984)

    Mon ami Jacques me signale aussi celui-ci que je ne connais pas : LE GRAND DEHORS de Michel Lebris.

    3 mars 2016
  9. Jean Provencher #

    D’ailleurs, le grand Thoreau lui-même, le premier, ne fut jamais l’homme de nous proposer de faire une provision d’alcool si on se lance dans un tel défi. Bien au contraire. Grosses bottes à chausser à l’horizon.

    Défi, parce que c’est aussi aller au bout de soi-même, ce contact intime avec la Nature. Ce n’est pas banal. Ce n’est pas de tout repos. Il y a des jours difficiles, bien difficiles à supporter.

    Il faut dire aussi que le confort de nos salons urbains douillets, avec un verre à la main, fait de ces livres un simple divertissement agréable. Mais celui ou celle qui s’y lance est à traverser des moments qui le comblent, mais fort exigeants, souvent. Il ou elle n’est pas dans un «Lazy-Boy», les deux pieds sur le tabouret, à se faire bercer.

    J’ai un copain qui l’a fait, sous influence, et m’a demandé de relire son manuscrit. Je fus obligé de lui dire que c’était un désastre et j’ai perdu sa belle amitié. C’est depuis ce temps que je n’accepte plus de relire des manuscrits d’autrui.

    3 mars 2016
  10. silvana #

    Merci pour les précieuse référence j’en connais deux et je sais que l’éditeur Gallmeister est un spécialiste du genre.

    Quant à la vie en solitaire dans une campagne perdue, c’est mon rêve des 20 dernières années. Voilà probablement une des raisons qui m’attirent comme un aimant à votre blogue. Je vis cette vie par procuration.

    Peut-être , en effet , arrive t-il un moment où il est trop tard pour vivre comme on l’a toujours souhaité. Il faut alors se contenter d’en saisir quelque bribes au vol, par ceux qui le vive et en parle si bien.

    Un peu triste tout de même de renoncer. Allez! trêve d’apitoiements ! On poursuit.

    3 mars 2016
  11. Jean Provencher #

    Oui, il faut poursuivre, chère Silvana.

    Et pour faire suite au sujet de la difficulté d’aller à la rencontre de soi en solitaire dans un lieu éloigné, il me faut vous dire qu’au début des années 1980, je n’avais pas de bagnole pour me rendre à ma maison lointaine. Un copain de la Mauricie me demande s’il peut aller y habiter. J’ai accepté sans lui demander de loyer, le sachant dépourvu.

    À peine deux mois plus tard, mon voisin, maintenant décédé, me téléphone. «Monsieur Provencher, ce n’est pas de mes affaires, mais ça fait quelques fois que je vais chercher votre locataire à la route. Il se couche en plein milieu du chemin, les bras en croix. Je n’aime pas ça.» J’ai tout de suite emprunté l’auto d’un ami pour m’y rendre et dire à ce copain de quitter les lieux immédiatement, qu’il était en train de mettre sa santé en danger. Je l’ai même aidé à emplir sa bagnole de ses biens.

    Ce mode de vie est très exigeant, je vous le dis. La plupart des citadins ne le soupçonnent pas.

    3 mars 2016
  12. Jean Provencher #

    Sur Tesson et notre débat dans les commentaires ci-haut, prière de revenir à ce papier du 31 décembre 2016 de Christian Desmeules, dans le journal Le Devoir, sur Sylvain Tesson et son dernier ouvrage.

    2 janvier 2017

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