À nous qui vieillissons, réjouissons-nous
On s’inquiète, on s’inquiète, on s’inquiète. Le Bonhomme Sept-Heures — Alzheimer ou carrément Démence — serait au coin de la rue, nous attendant à son heure. Encore une fois, le journal Le Monde (Paris) nous entraîne sur un ailleurs, bêtes inquiètes que nous sommes.
Dans ce quotidien, édition du 17 février 2016, cahier Science et Médecine, Sandrine Cabut et Nathaniel Herzberg, depuis Washington, proposent un article tout à fait intéressant : Le risque d’Alzheimer revu à la baisse. Nouvelle lecture. Extraits.
C’est désormais presque une certitude. La maladie d’Alzheimer et les autres démences sont sur le déclin. Plusieurs études depuis trois ans retrouvent la même tendance dans différents pays du monde : une diminution du nombre de nouveaux cas, ce qu’on nomme l’incidence, au cours des dernières décennies. […] Une bouffée d’optimisme bienvenue, d’autant que la prévalence, c’est-à-dire le nombre total de patients, augmente, elle, très rapidement, notamment dans les pays à revenu faible et intermédiaire.
En 2012, on a mis en doute les résultats de la première étude menée à Rotterdam affirmant une baisse de 20% des démences entre 1990 et 2000. «Sur le plan scientifique, dit Philippe Amouyel, professeur d’épidémiologie au CHRU de Lille, ce n’était pas significatif, mais, depuis, une tendance comparable a été décrite au Danemark, puis au Royaume-Uni.» Et est venue s’ajouter le 13 février l’étude américaine de Framingham, lancée en 1948 avec 5 200 habitants, une communauté proche de Boston (Massachusetts), qui arrive aux mêmes résultats.
Et Amouyel de dire que, dans la mesure où l’évolution est rapide, sur quelques décennies, la maladie n’est probablement pas d’origine génétique. «Il faut donc rechercher le rôle de l’environnement : les facteurs de risques vasculaires classiques (hypertension, cholestérol…), mais aussi la dépression, l’inflammation, le niveau intellectuel.»
Pour les études scolaires d’une personne, vive l’atteinte du baccalauréat. Les journalistes Cabut et Herzberg écrivent : «En ce qui concerne le niveau intellectuel, évalué par le nombre d’années d’études, il protégerait des démences par un effet sur la réserve cognitive : les individus les plus stimulés intellectuellement disposant de connexions neuronales plus performantes peuvent compenser plus longtemps sans symptômes une altération des fonctions cognitives».
Donc pour vivre plus longtemps et en bonne santé, il faut aussi éloigner la déprime et ne cesser d’activer le cerveau par l’acquisition de nouvelles connaissances, assurant ainsi la recharge de la batterie cognitive.