L’éducation des garçons
Dans la presse québécoise d’il y a un peu plus de 100 ans, les articles proposant une série de conseils pour l’éducation des filles abondent. Mais pourquoi ceux sur les garçons sont totalement absents ? En voici tout de même un paru dans L’Étoile du Nord de Joliette le 1er octobre 1891.
Montrez à vos garçons que vous avez de la considération pour eux, si vous voulez qu’ils aient confiance en eux-mêmes et qu’ils se forment un caractère viril.
Ayez soin de vous montrer toujours poli, même dans les petites choses. Vous ne pouvez pas exiger de vos garçons qu’ils soient respectueux, sages et polis, si vous ne leur donnez vous-même l’exemple de ces vertus.
Si vous voulez que votre garçon vous prenne pour confident, témoignez beaucoup d’intérêt à ce qu’il fait; ne le critiquez pas trop souvent, demandez-lui souvent son opinion.
Ne cherchez pas à laisser vos garçons dans l’ignorance de ce qu’ils doivent savoir à leur âge. C’est la manière dangereuse dont ils apprennent certaines choses qui leur fait souvent du mal.
Ne vous conduisez pas envers votre garçon comme si vous n’aviez pour lui aucune considération; ne faites pas continuellement des comparaisons injurieuses pour lui, entre lui et les garçons de vos voisins; rien ne le décourage plus que ces comparaisons blessantes.
Ne vous figurez pas que tout est bon pour les enfants et qu’ils n’ont pas de souci des belles choses; donnez à leur chambre toute l’élégance possible; faites leur plaisir aussi souvent que vous le pouvez.
Donnez à votre garçon de bons livres; discutez avec lui sur ce que vous avez lu tous les deux; aidez-lui à former de bonne heure un jugement sain sur les hommes et sur les choses.
Rendez le séjour de votre maison aussi agréable que possible pour vos enfants, afin qu’ils ne soient pas tentés d’aller chercher ailleurs des amusements et des compagnons de plaisir. S’ils sont heureux à la maison, ils n’auront pas la pensée d’aller passer leurs soirées ailleurs.
Choisissez bien les camarades de votre garçon; ne permettez pas qu’il ait des amis que vous ne connaissez pas.
Intéressez-vous à ses peines et à ses plaisirs; laissez-le parfaitement libre d’inviter ses amis à la maison; donnez-vous un peu de peine pour que lui et ses amis soient à leur aise chez-vous; il vous en aura beaucoup de reconnaissance.
L’Étoile du Nord ajoute que cet article provient du journal Le Pionnier de Sherbrooke.
La photographie des Lemieux père et fils de Saint-Stanislas prise vers 1905 est déposée à la Bibliothèque et Archives nationales du Québec à Montréal, Collection Félix barrière, Épreuves noir et blanc, cote : P748, S1, P639.
Oh que je suis étonnée de lire ce texte. Ces conseils auraient dû être lu lors d’un mariage et aurait dû servir, aussi bien pour les garçons et les filles, cela aurait évité bien des abus subis par les femmes qui n’avaient à cette époque aucune identité et aucun pouvoir, sauf d’être la servante de ces messieurs.
En effet, chère Marielle, pour l’année 1891, je trouve que c’est un texte absolument étonnant !