Par l’été très chaud de 1901
Le Québec est capable de grands orages électriques, qui accompagnent invariablement les périodes de chaleur. Ces derniers ont frappé à quelques reprises en 1901 et les journaux ne manquent pas d’y revenir. Voici La Patrie du 2 juillet 1901, sous le titre Plus chaud encore. L’orage électrique de cette nuit n’a fait qu’alourdir la température.
Il est encore de mode de parler température. La vague chaude de la semaine dernière n’a été, dit-on, que l’avant-coureur d’une autre plus torride. Bas les lourds vêtements !
L’orage électrique de cette nuit, trempé et persillé, n’a produit que de la vapeur. La surface du sol s’est détrempée quelque peu jetant dans l’atmosphère ses émanations lourdes, ses gaz délétères, qui viennent briser nos chairs et faire vibrer nos nerfs.
L’on a rencontré des gens qui n’ont pas eu connaissance du feu d’artifice de cette nuit. Heureuses personnes que le sommeil magnétise à toute saison, que les neiges de la Sibérie nous envoient ses froidures, les tropiques leurs souffles d’enfer.
Mais sont nombreux ceux qui ont contemplé cette aurore boréale agitée par des milliards de courants électriques de 3 à 4 heures ce matin. Ce n’était que feux et jets foudroyants, tapant ci, tapant là, assourdissants, faisant crier les enfants, terrorisant et clouant sur leur lit les pauvres nerveux.
Il est tombé peu d’eau en somme; de la grêle à certains endroits. Et la journée est encore plus chaude; l’on retourne aux soleils cuisants de la semaine dernière, à la rencontre de la nouvelle vague brûlante peut-être. […]
L’on dirait en vérité que le Canada se rapproche de l’Équateur. Oui, il fait très chaud.
La photographie de l’Américaine Lida Moser, lors de son séjour au Québec à l’été 1950 — Vue prise sur la route, orage et éclair — est déposée à la Bibliothèque et Archives nationales du Québec à Québec, Fonds Lida Moser, Documents iconographiques, cote : P728, S1, D1, P10-3.
