«Berceuse»
J’ai ce besoin qu’ont les enfants d’être bercé,
De sentir sur mon front la caresse endormante
Ou d’une mère, ou d’une sœur, ou d’une amante,
Et de dormir, de deux bras chers entrelacé.
Il me faut la voix douce et la main avenante
Qui s’offre dans la vie amère à traverser,
Et cette émotion qui flatte, intime et lente,
Un désir contenu de larmes à verser.
Je veux les longs baisers au front, longs sans brûlures,
Les doigts fins promenés dans l’or des chevelures,
Et l’automne, la causerie au coin du feu.
Et cette vie à deux, discrète, et quelque peu
Morose, mais du moins, sans taches, d’où s’exhale
Comme un parfum très adouci de rose pâle.
Extrait du livre d’Ernest Reynaud, Le signe (Paris, Léon Vanier, Éditeur des Décadents, 1887).
Quel poème charmant, mais que dire de cette photo: une merveille. Empreinte d’une délicatesse infinie et puissante à la fois.
Merci jean
J’aime ce court texte, chère Silvana, plein de nuances, qui dit beaucoup.
Merci à Vous.