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Un sondage auprès d’enfants britanniques

deux enfants montagnaisLa Patrie (Montréal) du 18 juillet 1900 rapporte cette histoire.

S’il est vrai que, pour être heureux et sage, il faut savoir se contenter de son sort, c’est dans les écoles primaires britanniques que règne la sagesse et fleurit le bonheur. Cela ressort du moins d’un joli article de psychologie enfantine cité par la «Revue des Revues», qui a pour titre «L’idéal des écoliers» et pour auteur miss Catherine Dodd.

Cet écrivain a eu l’idée de distribuer à 600 élèves des écoles d’Angleterre, âgés de onze, douze et treize ans, un questionnaire ainsi conçu : «Préfèreriez-vous être homme ou femme, et pourquoi ? Quel est l’homme ou la femme que vous voudriez être?»

Trente petites filles à peine, sur trois cents, regrettèrent de n’être point nées hommes et deux garçons seulement exprimèrent leur chagrin d’appartenir au sexe fort. D’où il en résulte que, dans l’un et l’autre sexe, l’immense majorité accepte son destin.

Les réponses à la seconde question ne sont pas très variées. Interrogées sur la personnalité qui leur plaît davantage, toutes les petites filles voudraient être la reine Victoria, les unes «parce qu’elle est très bonne», ce qui prouve leur excellent cœur, les autres «parce qu’elle a beaucoup d’argent», ce qui révèle des âmes moins élevées.

Quant aux garçons, ils souhaiteraient presque tous être Wellington [vainqueur de la bataille de Waterloo contre Napoléon], Shakespeare ou sir Redvers Buller [un général britannique].

Deux d’entre eux seulement forment des vœux différents : «Je voudrais, écrit le premier, être roi en temps de paix, mais, en temps de guerre, être voyageur de commerce». Le second s’exprime ainsi : «J’aime mieux être moi, d’abord parce que je ne puis être personne d’autre, et ensuite parce que je ferai de grandes choses quand je serai grand». Celui-là n’est peut-être point un modeste, mais c’est, à coup sûr, le philosophe de la bande.

 

La photographie de deux enfants Montagnais de Sept-Îles prise en 1942 par l’ingénieur forestier Paul Provencher est déposée à la Bibliothèque et Archives nationales du Québec à Québec, Fonds ministère de la Culture et des Communications, Paul Provencher, cote : E6, S9, P210.

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