Un appel à la mère de Marie
Les champs sont secs, si secs, à Varennes. On organise alors des prières publiques pour invoquer solennellement sainte Anne afin d’avoir enfin de la pluie.
Après un printemps humide et froid, nos braves cultivateurs voient leurs récoltes sécher sur pied par le manque de pluie. Tout avait belle apparence, mais, depuis une quinzaine, la sécheresse que nous avons menace de ruiner les espérances et le fruit de leur labeur.
Dans notre population canadienne-française, existe encore cette piété dont ils ont hérité de leurs pères. Ils ont encore foi aux prières pour obtenir de l’Être Suprême qui gouverne les éléments un changement de température propice à leur entreprise ou à la conservation des biens de cette terre.
À Varennes surtout, on a une confiance illimitée en sainte Anne, et, dans les grandes circonstances comme dans les grandes calamités, on a recours à son intercession.
Sur les murs de l’église, on peut voir un tableau de la Thaumaturge, qui est considéré comme miraculeux. La croyance populaire en ce tableau est inébranlable et, hier, on en a éprouvé les bienfaits salutaires.
Hier, en effet, la paroisse de Varennes promenait solennellement dans les rues l’image miraculeuse.
Hommes, femmes, enfants, vieillards firent cortège au tableau miraculeux pendant que des prières s’adressaient au ciel pour obtenir de la pluie. Cette démonstration envers sainte Anne avait quelque chose de touchant.
Dans la soirée, une pluie bienfaisante vint rendre à la terre desséchée la fraîcheur dont elle avait besoin. Sans être très abondante, cette pluie a été suffisante pour améliorer la situation.
À Boucherville, qui n’est distant de Varennes que de cinq milles, on n’a pas eu de pluie.
La Patrie (Montréal), 17 juillet 1906.
La photographie d’un regroupement à la grotte Notre-Dame-de-Lourdes à Saint-André-Avelin durant les années 1920 est déposé à la Bibliothèque et Archives nationales du Québec à Gatineau, Fonds Arsène Hébert, Documents photographiques, cote : P62, S1, P2.