Ça gronde à Saint-Pétersbourg
Il faut savoir que la Russie vit sous la poigne de l’empereur Nicolas et de l’impératrice. Mais ils vacillent, Le quotidien montréalais La Patrie du 10 juillet 1906 fait la une avec cette nouvelle.
Des démonstrations politiques durant lesquelles la foule a déployé des drapeaux rouges et a chanté des chansons révolutionnaires ont eu lieu hier après-midi et hier soir dans plusieurs endroits de St-Pétersbourg et ont nécessité l’intervention de la police et de la troupe.
Les tramways ont été arrêtés et les voyageurs ont été forcés de se découvrir et de saluer le drapeau rouge. L’incident le plus sérieux a eu lieu près de la gare du chemin de fer de Moscou. Un officier reconnu plus tard pour être le lieutenant Tom prononça à cet endroit un discours révolutionnaire devant deux mille personnes.
La police essaya de disperser la foule qui resta maîtresse du terrain jusqu’à l’arrivée des cosaques qui parvinrent à rétablir l’ordre. Le lieutenant a été arrêté et écroué à la forteresse.
Une assemblée qui écoutait des orateurs parlant d’un balcon du club démocrate constitutionnel a été dispersée par la police.
Le tribunal militaire, se rendant compte de l’effervescence qui existait dans la garnison n’a infligé que des punitions relativement légères aux vingt-sept émeutiers qui avaient d’abord été condamnés à être fusillés pour avoir refusé de tirer sur la foule lors des émeutes de mars dernier, ont été condamnés à l’emprisonnement pour une durée variant de six semaines à un an, les autres ont été acquittés.
L’image ci-haut est celle du dimanche sanglant du 22 janvier 1905, alors que l’armée mitraille la foule assemblée devant le Palais d’hiver. Elle apparaît sur la page Wikipédia consacrée à Saint-Pétersbourg.
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