Sérieux éboulis de roc, rue Sous-le-Cap, à Québec

Une partie de la ville de Québec est bâtie sur un cap qui appartient à la formation géologique des Appalaches. Or, on ne le crie pas très fort, mais les falaises de ce cap sont friables. Comme celles de Lévis d’ailleurs, la ville tout en face, sur l’autre rive du fleuve Saint-Laurent. Et, au fil du temps, de nombreux éboulis sont survenus. Le pire d’entre eux s’est produit rue Champlain le 19 septembre 1889, tuant plus de 40 personnes.

Le 17 mai 1901, en voici un nouveau, qui ne fait que des dégâts cependant. L’Écho de Charlevoix du 23 mai raconte ce qui suit :

Un sérieux éboulement de roc et de terre, provenant du cap, s’est produit vers 3 heures vendredi après-midi, rue Sous-le-Cap, a failli avoir des conséquences funestes.

Depuis quelque temps, l’on remarquait que la roche se désagrégeait en cet endroit et il s’était produit une large fissure dans le cap.

L’éboulement a eu lieu en arrière de la propriété de M. Montreuil, marchand, et sur la propriété voisine, appartenant à M. Chs. E. Rousseau, typographe. La maison de M. Montreuil était occupée par deux locataires, M. Arsenault, au premier étage, et M. John Cowefield au deuxième.

Or, dans l’après-midi, Mme Arsenault était occupée à faire son lavage en arrière de sa maison, à une dizaine de pieds du cap, ayant à côté d’elle un de ses jeunes enfants.

Tout à coup, un craquement formidable se fait entendre du cap. Mme Arsenault, prompte comme l’éclair, saisit son enfant et se précipita avant de la maison [sans doute rue Saint-Paul]. Au même instant, une cinquantaine de tonnes de roc et de terre se détachaient du cap avec fracas et venaient s’accumuler en arrière, ensevelissant la cuve à laver et le linge de Mme Arsenault, défonçant l’arrière de la maison ainsi que le hangar de M. Rousseau.

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Sous le titre «Éboulis considérable à Québec» le quotidien montréalais La Patrie du 18 mai ajoute :

«Une porte en arrière de laquelle une femme était à faire du blanchissage a été enfoncés tout à coup et peu s’en est fallu qu’elle ne fut blessée et peut-être presqu’ensevelie vivante. Elle en a heureusement été quitte pour une peur bleue.

Un hangar voisin de cette résidence et appartenant aussi à M. Montreuil a été enfoncé. On s’attend d’un moment à l’autre à un nouvel éboulis et celui-ci sera peut-être plus formidable et plus désastreux que le premier.»