Séparés par la tempête
Un jeune Montréalais bien connu, récemment marié, avait consenti à une séparation de quelques jours et sa jeune femme terminait le carnaval dans sa famille à St-Jérôme.
Mais avec le carême l’ennui vint et, mercredi, le mari télégraphia à sa tendre moitié qu’il ne pouvait vivre sans elle. La jeune femme avec non moins d’empressement fit ses malles et, jeudi, elle prenait le train pour Montréal.
Mais il y avait de la tempête dans l’air et leur bonheur ne devait pas se consommer si tôt.
L’épouvantable bordée de neige qui s’abattit sur Montréal ce jour-là bloqua tous les convois et, ce matin encore, le mari grelottait à la gare du Pacifique en attendant sa femme enneigée dans les environs de St-Janvier.
Tristes effets de la tempête.
Le Messager de Nicolet, 6 mars 1884.
L’illustration est parue dans L’Opinion publique (Montréal) du 20 mars 1879. On la retrouve sur le site de Bibliothèque et Archives nationales du Québec au descripteur «Tempêtes».