Sur la piste du Monarque
Vous aimez les papillons ? Vous vous préoccupez du sort du Monarque, le magnifique ? Voilà un article qui, tout de même, ne calmera pas nécessairement votre inquiétude.
Pour le journal Le Monde, la journaliste Lili Barbery-Coulon s’est rendue au Mexique où, pendant cinq mois, dans l’une des réserves, niche notre papillon par millions sur quelques pins des montagnes du Michoacan. Son article est publié dans l’édition quotidienne du journal du 7 janvier 2015.
Le lieu où notre Monarque passe l’hiver, classé au patrimoine mondial de l’Unesco depuis 2008, attire chaque année 150 000 touristes. Il faut monter à plus de 3 000 mètres pour espérer le voir. La journaliste écrit :
La première partie de la montée est bordée de marches et de panneaux illustrés. On traverse ensuite un plateau où les plantes grasses se mêlent aux fleurs sauvages et aux senteurs de conifères. Puis, si l’on regarde au sol, quelques touches de couleur apparaissent : des fragments d’ailes mènent les visiteurs au centre névralgique de la réserve comme les cailloux blancs du Petit Poucet. Encore un effort, et il faut faire le silence. Surtout ne pas déranger les papillons. Le moindre son peut les mettre en danger.
Le jour de la visite, en décembre, il semble qu’il soit trop tôt. Agglutinés les uns aux autres, ils ressemblent à des feuilles mortes, à peine plus claires que le tronc. […]
Au bout d’un heure d’observation, les touristes redescendent un peu déçus, mais bien décidés à recommencer un jour où il fera plus chaud. «C’est en février qu’il faut venir, c’est là que vous les verrez tournoyer au-dessus de vos têtes», explique Lisette Span, une Française expatriée au Mexique qui tient avec son mari l’hôtel Rancho San Cayetano, à la sortie de Zitacuaro. «Même si l’on doit avouer que, chaque année, il y en a de moins en moins», dit-elle, aussi attristée que les experts de la biodiversité, qui ne cessent de mettre en garde contre la déforestation de la région et l’utilisation massive de pesticides aux États-Unis, dont les papillons s’intoxiquent avant d’arriver au Mexique. «L’écosystème du papillon est très fragile, et il suffit de quelques arbres en moins pour modifier le microclimat nécessaire à sa migration», indique Edouardo Rendon Salinas, chargé d’une programme de reforestation et de protection du papillon pour WWF (Fonds Mondial pour la vie sauvage).
Et c’est sans doute cet équilibre mystérieux qui émeut autant les touristes. Qu’ils les voient en plein envol ou en colonies sur une branche, tous sont bien conscients qu’il s’agit d’un moment privilégié. Énigmatique. Et peut-être voué à disparaître.
On trouvera l’article intégral de Lili Barbery-Coulon à l’adresse suivante, où apparaît également, pour lecteur français, un carnet de route.
« En 2013, sa migration n’a pas réussi à recouvrir plus d’un hectare de forêt, contre onze hectares en 2003. » Chronique d’une mort annoncée… Quelle tristesse !!! Nous n’avons pas beaucoup de poids contre les pesticides aux USA(sans compter chez nous !)
Et pourtant : »Le papillon est une clé de voûte pour comprendre la biodiversité. »
Bonjour,
Le Monarque est associé à une vivace plutôt indigène au Québec, on la voit souvent dans des zones agricoles en friche.
cette plante se nomme Asclépiade, beaucoup de gens la reconnaisse plus tard en saison , on parle alors de petit canot, vous savez ces petits fruits qui contiennent de nombreux bâtons de soie.
***L’Asclépiade porte une multitude de petites fleurs , dans une forme plate sur le dessus, on appelle ces plantes désirées par les papillons, des fleurs porte-avions.
Donc plus de Monarques, exige plus de plantation d’Asclépiades au Québec.
Bonne nouvelle, l’Asclépiade vient d’être reconnue comme une soie naturelle, écologique et biologique. Donc on assiste à l’éveil de l’industrie de l’Asclépiade au Québec.
Merci beaucoup, Monsieur Laurent.