Quand donc connaîtrons-nous le temps à venir ?
On comprend toute l’importance qu’il y aurait pour le cultivateur si en observant attentivement les mouvements météorologiques de l’atmosphère et des astres, il parvenait à pouvoir calculer d’avance, et avec une certaine exactitude, le temps que nous aurons.
Ce serait pour ainsi dire s’être rendu maître des divers accidents dont l’air est l’agent et le théâtre, et une connaissance semblable comblerait les vœux du cultivateur et du jardinier, qui voient si souvent leur travail, leur fortune, leur existence toute de fatigues, le jouet d’un changement brusque de température, dont il eût suffi souvent de savoir l’arrivée plus ou moins prochaine pour en prévenir ou en atténuer les fâcheuses conséquences.
La science de la météorologie est d’une date trop récente pour espérer d’elle de sitôt un pareil résultat. Elle marche encore dans une route trop mal tracée et à lueur trop incertaine; mais la tradition est plus puissante que la science, puisque, sans instruments, sans études préliminaires comme sans prétentions, elle a l’art de prévoir les principales variations de l’atmosphère et qu’elle est arrivée au point de pouvoir dicter en style d’adage très simple des espèces de prédictions, ou pronostics presque toujours appuyés par l’événement.
Le berger, le laboureur et le marin ont acquis un tact qui trompe rarement, par l’inspection du ciel, la marche des nuages et des vents, les cris de quelques animaux, l’état des plantes, par le tableau que déroule à l’œil le soleil au moment de plonger sous l’horizon.
Quelque empiriques que puissent paraître de telles connaissances, nous devons avouer qu’elles procurent une foule de données qu’il est bon d’enregistrer afin de les vulgariser.
PRONOSTICS TIRÉS DE L’ATMOSPHÈRE.
Un été humide annonce un automne serein.
Un été très sec annonce un hiver rigoureux.
Un automne brillant et un hiver sec annoncent un printemps humide.
Un hiver doux dans son commencement se termine ordinairement par des froids d’autant plus nuisibles qu’ils viennent hors saison.
Un printemps chaud annonce des fruits verreux pour l’automne.
Un printemps pluvieux, beaucoup de foin et peu de blé.
Un printemps sec, un été humide.
Un printemps froid, récoltes tardives.
Le Journal de Waterloo, 2 septembre 1886.
Nous en savons beaucoup plus aujourd’hui sur les prévisions de la météo, mais ne pouvons toujours pas contrôler les changements du ciel… et c’est bien tant mieux !
Bien d’accord, chère Esther, bien d’accord.