Célébration de l’Hespérie hobomok
J’aime bien ce petit papillon de l’ordre des lépidoptères et de la famille des hespéridés, des êtres aux bien grands yeux. Depuis deux semaines, si je veux le retrouver, je gagne mes plants de bleuets aux limites est du terrain tondu.
Et, invariablement, il m’apparaît. Ces plants l’attirent manifestement, semblent le fasciner. S’il n’est pas posé sur une de leurs feuilles, il voltige aux alentours, puis y revient. Et, bien sûr, que je lui parle, heureux de le retrouver.
Je n’en ai d’ailleurs que pour quelques jours. La vie de papillon est bien courte, quelques semaines. Voyez celui-ci; manifestement, il est là depuis un moment. Aux couleurs moins affirmées qu’à ses premiers jours, et aux ailes antérieures échancrées.
Le site du Système canadien d’information sur la biodiversité dit que, très commune et répandue, cette hespérie (Poanes Hobomok, Hobomok skipper) vit depuis l’île du Cap-Breton, en Nouvelle-Écosse, jusque dans l’est de l’Alberta, en passant par le sud et le centre du Québec et de l’Ontario. Elle serait absente de Terre-Neuve et du Labrador, de même que de la rive nord du Saint-Laurent à l’est des Escoumins. Mais, au Québec, on la retrouve tout de même jusqu’à Chibougamau.
Elle vole de la mi-mai à la mi-juillet dans la plupart des régions où elle se rencontre, et jusqu’à la fin de juillet dans la portion septentrionale de son aire. «L’hespérie hobomok se rencontre toujours près des boisés, en bordure des forêts, dans de petites clairières et le long des sentiers forestiers. Les mâles se perchent à des endroits stratégiques le long des sentiers pour surveiller les allées et venues des femelles. Dans la région d’Ottawa, ils se posent presque invariablement sur des tiges ou des feuilles de framboisier lorsque ces perchoirs sont disponibles.»
Au mot «Habitat», l’entomologiste Louis Handfield (Les Papillons du Québec, Broquet, 2011, p. 108) écrit : «Sentiers et lisières des forêts humides mixtes ou décidues, clairières et endroits ensoleillés à l’intérieur ou près des boisés humides, tourbières aussi.»
«Volant rarement dans les espaces ouverts et dégagés, les mâles préfèrent les endroits humides dans les bois ombragés mais les femelles s’aventurent dans les champs et endroits ouverts. On retrouve souvent le papillon perché sur le feuillage à l’intérieur des forêts ou encore à la lisière de celles-ci. Il est assez agressif envers les autres papillons, se lançant souvent à la poursuite des intrus qui s’aventurent sur son territoire. […] Hobomok : un chef des amérindiens Wampanoag au moment de l’arrivée des premiers colons au Massachusetts.»
Dans son guide d’identification Les Insectes du Québec (Broquet, 2007), Yves Dubuc écrit : «Les hespéridés volent rapidement et de manière saccadée, souvent à moins de 60 cm au-dessus de l’herbe. On les trouve dans les champs et en bordure des forêts.»
Plusieurs répètent qu’on ne peut confondre cette Hespérie hobomok avec d’autres de son espèce tant elle est unique.
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