Le boudoir d’une princesse d’Orient
Un jour, j’en suis absolument certain, quelqu’un nous proposera une grande histoire de la vitrine. Vous riez ? Il y aurait tant à dire. À Québec, le concept nous arrive d’Angleterre au cours des années 1830-1850. Et 1900, les grands magasins Paquet de la rue Saint-Joseph, dans le faubourg Saint-Roch, font leur publicité dans les journaux non pas sur des produits en solde, mais sur leur douzaine de vitrines. Des décorateurs de vitrines travaillent même pour eux. Rappelez-vous aussi ce mariage célébré dans la vitrine d’un magasin montréalais en 1905; ce mariage d’ailleurs obligera la Ville de Montréal à une nouvelle règlementation. Et puis ce grand lèche-vitrine à Sherbrooke en 1910. Et ces si nombreux magasins aux vitrines de Noël. Et les expositions de tous ces dessous aguichants pour dames qui font fantasmer les adolescents. Ah, il y aurait tellement à écrire… et à montrer dans une grande histoire de la vitrine.
Tiens, en voici une belle, celle-ci à Saint-Hyacinthe. C’est du moins l’avis de La Tribune du 17 mai 1889.
Une vitrine remarquable est sans contredit celle de notre voisin M. E. Lamarche, bijoutier à la mode de cette ville.
On dirait le boudoir d’une princesse d’Orient ou l’écrin merveilleux d’une fée des contes de Perrault.
La disposition ingénieuse de quatre miroirs est telle que les bijoux et les riches argenteries, qui y sont artistiquement arrangés, produisent des effets d’optique très surprenants.
La confection de ce joli chef-d’œuvre est due à deux de nos meilleurs artisans, MM. Noreau et Sicotte. Cette vitrine, l’une des plus belles, sinon la plus belle de la ville, vaut la peine d’être examinée.
La photographie d’une vitrine, prise en 1971 dans le faubourg Saint-Roch, à Québec, à l’angle du boulevard Charest et de la rue de l’Église, est déposée à Bibliothèque et Archives nationales du Québec à Québec, Fonds Paquet— Le Syndicat inc., Documents iconographiques, cote : P726, S44, P341.
