Skip to content

Partout s’entend «Un Canadien errant»

J’aime tant la chanson québécoise «Un Canadien errant», composée en 1842 par Antoine Gérin-Lajoie, à l’âge de 18 ans, alors qu’il étudiait au séminaire de Nicolet. L’étudiant voulait rendre ainsi hommage aux Patriotes de 1837-1838 exilés au bout du monde. Et, véritable patrimoine que nous donnait Gérin-Lajoie, cette chanson ne mourra jamais par la suite. Bien plus, elle ne cessera de voyager de par le monde.

Dans son livre Chansons populaires du Canada, d’abord publié par tranches à Québec dans Le Foyer canadien de 1865 à 1867, puis paru en une seul ouvrage en 1880 et réimprimé 13 fois jusqu’aux années 1950, le musicien, compositeur et folkloriste Ernest Gagnon écrit :

Les couplets de M. Lajoie, grâce à leur mérite et à leur actualité, mais grâce aussi à la vieille mélodie sur laquelle ils se chantent, sont connus aujourd’hui partout où il y a des Canadiens-français. Que l’auteur pénètre dans la forêt, qu’il y rencontre quelques-uns de ces défricheurs dont il a su peindre l’existence et les rudes mais nobles travaux; qu’il parcoure les villes du Haut-Canada et même certaines villes américaines voisines de nos frontières, il les entendra chanter partout. Il n’est pas jusqu’aux échos des Montagnes-Rocheuses et des rives du lac Ouinipeg qui n’aient répété cette touchante poésie. Mgr Farraud, vicaire-apostolique d’Attabaska et du territoire de la rivière McKenzie, m’a dit avoir entendu chanter Un Canadien errant dans les plus lointaines missions du Nord-Ouest.

* * *

Si vous fréquentez ce site internet depuis un moment, vous avez constaté que j’ai fait référence à maintes reprises à cette fort belle chanson, que, dans le dépouillement sans fin de mes vieux journaux québécois de 1880 à 1910, je l’ai trouvée chantée un soir de novembre dans un quartier pauvre et tranquille de la ville de Détroit par une fort belle voix féminine. Je l’ai aussi rencontrée interprétée sur la terrasse Chez Rubion à Marseille. Et, à ma grande surprise, par quelqu’un qui portait turban et burnous traditionnels dans le désert du Sahara.

Et croyez-le ou non, partout elle va, la voilà maintenant en Turquie. C’est ce que rapporte l’hebdomadaire de Saint-Hyacinthe, La Tribune, le 17 mars 1899. Lisez.

C’est bien le cas de dire qu’il y a des Canadiens partout. Il y a quelques années, un officier volontaire canadien visitait la Turquie d’Asie, lorsqu’un soir, couché sous sa tente, il entendit chanter Un Canadien errant.

Se lever et trouver le chanteur fut l’affaire d’un instant. Sous le costume militaire Turc, il trouvait un Canadien de Lévis, marié à une belle femme du pays, et engagé dans l’armée pour 5 ans.

 

Je poursuis ma quête. Je vous préviens dès que je l’entends à nouveau quelque part.

Mon souhait ? Que jamais ne meure cette si belle chanson d’Antoine Gérin-Lajoie, un cadeau précieux qu’il nous faisait voilà plus de 170 ans.

La page ci-haut est, bien sûr, une des pages du livre d’Ernest Gagnon, Chansons populaires du Canada, duquel j’ai extrait la citation de Gagnon.

Publier un commentaire

Votre adresse courriel ne sera pas publiée. Vous pouvez utiliser des balises HTML de base dans votre commentaire.

S'abonner aux commentaires via RSS