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Les débuts d’Oka

Parler d’agriculture, ou d’histoire de l’agriculture, on dirait parfois que ça fait ringard à l’heure du numérique. Mais il n’empêche. Et certains de mes plus beaux mandats comme travailleur autonome depuis 40 ans me sont venus du ministère de l’Agriculture du Québec, ou du ministère de la Culture, mais portant, d’une façon ou d’une autre, sur l’agriculture, ou le monde rural.

Voici La Tribune, un hebdo de Saint-Hyacinthe, qui fait écho au rapport annuel de l’École d’agriculture d’Oka, aujourd’hui disparue. Et ce n’est pas rien, Oka. Maintenant que la communauté des pères Trappistes, les fondateurs, sont partis, on cherche poliment, en 2014, à trouver une vocation à ce lieu. Un mouvement s’est créé pour qu’on maintienne à cet endroit une vie agricole «quelconque».

La Tribune du 18 janvier 1895 fait donc écho au rapport annuel de l’École d’agriculture d’Oka.

Voici des religieux, isolés du monde en principe, qui proposent la variété, la différence par rapport à la routine, la répétition des choses, que tant de cultivateurs vivent depuis plusieurs dizaines d’années. Écoutez, dès le Régime français, beaucoup jettent leur fumier à l’eau, plutôt que d’engraisser leur terre. C’est dire.

Cette ferme, d’une contenance d’à peu près 1,000 acres de terre, se divise comme suit : environ 258 acres sont affectés à la culture proprement dite, 30 acres pour la pépinière et 5 acres pour le jardin potager.

Dans les 30 acres affectés à la vie pépinière, l’on rencontre comme arbres rapportant environ 1,000 pommiers, 200 pruniers, poiriers, cerisiers, 4,000 pieds de vignes, 1,000 groseilliers et gadelliers, 1 arpent de fraisiers; un quart d’arpent de framboisiers et de ronces, un quart d’arpent d’asperges.

Comme arbres en pépinières, les Pères Trappistes ont 20,000 pommiers de trois ans, 40,000 de deux ans, 35,000 d’un an et 40,000 de l’année; 10,00 groseilliers, gadelliers, framboisiers et ronces, 3,000 pieds de vignes, etc.

On fait annuellement 50,000 livres de beurre à la ferme d’Oka.

Un frère trappiste, qui vient de Port Salut, France, et qui est très au courant de la fabrication du fromage fait maintenant, du fromage qui surpasse en qualité celui même de Port Salut. Ce bon frère prétend que le lait canadien est meilleur que le lait de France pour fabriquer ce fromage, et a un avantage qui lui donne de la valeur, c’est qu’il est enveloppé aussitôt après la traite des vaches.

Les Pères Trappistes ont commencé depuis trois ans la fabrication des vins canadiens.

Leur fabrication de l’année dernière a été de 10,000 gallons de bon vin et 4,000 gallons de cidre.

Vingt-six élèves, dont 7 à 8 de la région de Québec, ont suivi l’an dernier les cours de l’école d’agriculture des Pères Trappistes.

 

Un jour, quelqu’un nous proposera, j’en suis certain, une histoire de la variété. Oka apparaîtra dans cet ouvrage.

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