Étonnante dernière semaine de décembre, en 1891
Absolument sans neige. Disparue par la pluie. À Sorel, le 26 décembre, le journal Le Sud écrit : Les sleighs sont disparus pour faire place aux voitures d’été qui, de ce temps-ci, étant plus utiles que les autres, sont à l’ordre du jour.
À Québec, le même jour, le journal Le Canadien y va de ce texte : La neige a de nouveau disparu dans nos rues. Les voitures d’été ont remplacé celles d’hiver, et il pleut à boire debout. La température malsaine que nous avons depuis une quinzaine a été cause que la diphtérie, la grippe et la fièvre scarlatine ont pris des proportions alarmantes. Le nombre de personnes malades est considérable.
Quatre jours plus tard, Le Canadien s’exclame : Un phénomène. Une récolte de persil dans un jardin de Longueuil, le 27 décembre.
Une récolte à la fin de décembre, au Canada, est chose peu commune et qui certainement mérite d’être consignée dans notre histoire.
Mme Victor Pigeon, de Longueuil, en passant dans son jardin dimanche, ne fut pas peu surprise d’y voir le persil semé le printemps dernier poussé de nouveau et s’épanouissant sous les rayons du soleil.
Il était vert et tendre comme aux plus beaux jours du renouveau. Mme Pigeon en recueillit pour remplir un grand plat et le lendemain le précieux précieux persil d’hier [sic] figurait dans la soupe. Le reste fut distribué en cadeau aux amis. M. Cinq Mars, du greffe de la cour de police, nous a montré hier matin un échantillon du merveilleux cambellifère.
Vû la température que nous avons eu jusqu’ici, ce fait ne doit pas beaucoup surprendre et il est plus que probable qu’en maints endroits les végétaux ont dû pousser et reverdir. À quand l’hiver !
Et, de Sorel, le journal Le Sud de rajouter, toujours le 30 décembre : Nos clubs de raquettes sont des choses du passé. Aussi comment voulez-vous qu’on parle raquette quand il n’y a pas de neige.
La photographie du persil provient du site français Le Mag’ de Léa.com.