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Un concert de l’orchestre Gilmore

Le 11 juin 1889, au profit de l’hôpital Notre-Dame de Montréal, l’orchestre Gilmore, qu’on présente comme «la célèbre bande de Gilmore et ses chanteurs distingués», vient donner un concert à la patinoire Victoria.

On annonce l’événement ça et là dans la presse québécoise de l’époque, donnant le programme qui attend l’auditeur. Il y aura du Beethoven, du Liszt, du Rubenstein, du Gounod, du Mendelssohn, du Rossini et du Paganini. Le tout se terminera par ce qu’on dit être une «idylle descriptive» — Un orage dans les Alpes — de Charles Kunnel. Le bi-hebdomadaire Le Trifluvien du 8 juin 1889 en donne un sommaire :

 

Les bergers levés à l’aurore se renvoient sur leurs chalumaux le salut du matin, tandis que le tintement des cloches annonce le départ du troupeau pour le pâturage — Bientôt un grondement de tonnerre lointain affirme l’approche de l’orage — La pluie commence à tomber — Les bergers sifflent aux brebis le signal de la retraite — Le vent se déchaine dans les montagnes — En quelques instants, le tonnerre, la pluie, le vent, et tous les éléments combinés, apportent la plus effroyable tempête — Peu à peu, le calme renaît, le beau côté de la nature se dévoile — Les bergers reprennent leur luth — Les oiseaux emplissent l’air de leurs doux gazouillements — Les troupeaux retournent aux champs et le soleil resplendit de nouveau dans toute sa splendeur et sa majesté.

 

Jamais n’ai-je vu une partie de concert annoncée de cette manière. C’est plaisant. On imagine tout à fait la musique.

L’illustration provient de l’ouvrage de Louis Cousin-Despréaux, Les leçons de la nature présentées à l’esprit et au cœur, Tours, Alfred Mame et Fils, 1885. Merci à mon bouquiniste Michel Roy pour le prêt de cet ouvrage.

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