La ville de Québec en deuil
Le 11 mai 1906, le correspondant du journal La Patrie annonce le décès de Charles Baillairgé, un personnage important dans le dernier tiers du 19e siècle à Québec.
M. Charles Baillairgé, ex-ingénieur de la cité, est décédé hier après-midi, en son domicile, rue St-Louis, à l’âge de 80 ans. Il était né le 27 septembre 1826, et était le fils de M. P. Baillairgé et de Charlotte Horsley, fille du lieutenant Horsley, de la marine anglaise.
Après avoir fait ses études au séminaire de Québec, il étudia l’architecture et le génie civil et fut diplômé en 1847. C’est lui qui dessina les plans de la construction de l’université Laval, des couvents des Sœurs de la Charité, du Bon Pasteur, de l’Académie de musique, de la prison, du Monument des Braves, qui fut érigé à Ste Foye en 1860, et de plusieurs autres constructions.
M. Baillairgé était un savant. Il était décoré de 13 médailles et possédait 20 diplômes de divers pays. Il était membre honoraire de plusieurs sociétés littéraires et scientifiques. Il y a environ huit ans, il démissionna comme ingénieur de la cité et fut remplacé par son fils, M. W. D. Baillairgé.
Les funérailles auront lieu demain matin, à 9 heures, à la Basilique.
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Voilà un personnage important. Architecte, arpenteur, ingénieur civil et auteur, il vécut à Québec et y connut une longue carrière. Il faudrait assurément établir un parcours et le suivre dans la ville à travers toutes ces créations.
Christina Cameron est l’auteur de sa biographie dans le Dictionnaire biographique du Canada. L’historienne conclut son texte ainsi :
La carrière de Charles Baillairgé, qui s’étendit sur près de 60 ans, fut d’une diversité et d’une fécondité remarquables. Tant sa prodigieuse activité que ses tumultueuses relations avec ses employeurs témoignent de sa forte personnalité. Curieux, énergique, inventif, anticonformiste infatigable, confiant, enthousiaste, honnête et plein d’humour, il pouvait aussi se montrer agressif, abrupt, ambitieux, opiniâtre, querelleur et orgueilleux. Tout en reconnaissant qu’il travaillait dans un lieu qui était presque le bout du monde, il refusait résolument de se laisser limiter par cette circonstance et participa aux grands courants intellectuels de son époque. Concepteur de près de 200 édifices, auteur de plus de 250 livres et articles en français ou en anglais, il contribua énormément au progrès des arts du bâtiment au Canada et à la diffusion des connaissances techniques. De son vivant, ses réalisations techniques, scientifiques et littéraires lui apportèrent la renommée, tant à l’échelle nationale qu’internationale. Cependant, c’est peut-être dans sa ville natale que son influence s’est fait le plus sentir; encore aujourd’hui, les témoins de son œuvre d’architecte, d’ingénieur et d’urbaniste abondent dans le Vieux-Québec.
Source de la photographie : Bibliothèque et Archives nationales du Québec à Québec, Fonds J. E. Livernois Ltée, Portraits et autres photo-reportages, cote P560, S2, D1, P49.
Baillairgé a été le maître et associé de Joseph-Ferbinand Peachy, mon arrière grand-père .
Deux grands architectes de Québec.
De grands messieurs.
Pourquoi il n’y a pas dans la ville de Québec une rue ou site pour rappeler dans le temps la vie de cette grande famille.
Tout ce qu’il y a, c’est l’avenue [Charles] Baillairgé dans le quartier Saint-Sacrement.