Les jeunes aristocrates anglais devant la «femme nouvelle»
Il faut savoir qu’en 1900 de jeunes femmes commencent, dirait-on aujourd’hui, à se libérer. Les écrivaines, plus nombreuses qu’autrefois, s’affirment. Des filles quittent la campagne pour un travail à la ville. Plusieurs pratiquent des sports. Et, chut ! il s’en trouve à l’occasion qui fument en cachette. Cela, bien sûr, ne plaît pas à tous les hommes. Surtout pas aux jeunes aristocrates anglais.
L’Écho des Bois-Francs, l’hebdomadaire d’Arthabaskaville, rapporte, le 5 mars 1898, la nouvelle suivante :
Une revue anglaise a eu l’idée originale d’ouvrir une enquête auprès des jeunes membres de l’aristocratie britannique pour connaître l’idée qu’ils se font de la femme idéale.
Les réponses, il faut l’avouer, n’ont pas été flatteuses pour la «femme nouvelle». Tous ces jeunes gens, de vingt à trente ans, sont unanimes dans l’expression de leurs sentiments. Pour eux, la jeune fille, telle que nos mœurs modernes l’ont façonnée, ne répond aucunement à leur idéal.
Voici quelques-unes des réponses publiées :
— Évitons à tout prix, déclare le comte de Desart, ces jeunes filles qui portent des culottes et vont à bicyclettes et à qui, par pure courtoisie, nous consentons encore à donner le nom de femme. La mission d’une vraie femme idéale est d’atténuer les ennuis et les chagrins que son mari doit nécessairement rencontrer dans la vie.
— Je déteste, j’abhorre, s’écrie sir George Douglas, la femme nouvelle.
— La femme idéale, dit Lord Erskine, doit être une vigilante femme d’intérieur, une parfaite cuisinière.
Lord Mountmorres est d’avis que la femme idéale doit être l’auxiliaire dévouée, la véritable collaboratrice de son mari, s’associant à ses travaux, le réconfortant dans les heures de découragement. Elle doit, en même temps, être son meilleur conseiller et son guide le plus secourable.
Le vicomte Bouchard de Montmorency estime que la jeune fille qui s’approprie les manières viriles de l’homme, aussi bien dans le langage que dans le costume, est un produit maladif de l’imagination moderne.
Sir Francfort Moore est encore du même avis.
Presque toutes les réponses ressemblent, à quelque chose près, à celles que nous venons de reproduire : Pauvres «femmes nouvelles» ! Ils en ont trop en Angleterre !
Je serais curieux d’entendre la réponse des hommes d’aujourd’hui à cette question « l’idée qu’ils se font de la femme idéale. » Et aussi d’entendre des femmes répondre à cette question. Ma perception c’est que l’esclave a seulement changé de maître. Ex : Le corps, l’hyper sexualisation, le tout pour moi et je m’arrête là. Malgré cela je préfère aujourd’hui.
Qu’est-ce donc, en effet, que cela pourrait donner, cher Monsieur Bélanger ?