Dites, la reconnaissez-vous ?
C’est l’Épilobe à feuilles étroites.
Au Québec, on avait peine à lui donner un nom. Ce fut finalement « Bouquets rouges ».
Après un grand feu de forêt, elle est la première à apparaître. Le botaniste et ethnologue Camille Rousseau l’appelle herbe-à-feu.
Où on parle français en Europe, on dit épilobe à épi ou laurier de saint Antoine. La Russie a même pensé en faire une fleur nationale.
Ce que j’aime d’elle, c’est qu’elle ne cesse de se transformer. En juillet et août, une variété d’insectes visitent ses fleurs rouges-roses.
Et, en septembre, elle s’emballe. Elle doit confier au vent ses graines, mais elle vit un déchirement. Lentement, elle devra céder. Et, au début de décembre, la voici comme elle est aujourd’hui, le 15 février.
Elle est jolie quand même. Inqualifiable. Sinon, petit cheval frisé.
Mais attendez. Juillet reviendra. Et elle mettra du sien à nouveau.
Je lui consacre quelques pages dans mon dernier ouvrage Histoires naturelles, publié en 2019 chez Del Busso.