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Le chaton ne dit mot à sa mère.

La chatte se demande ce qui intéresse le chaton.

Le chaton magnifique sur la tablette au-dessus de l’évier.

Tiens, voilà un chaton.

Devant la galerie à l’avant, un Pic mineur femelle mange de la graine tombée dans la neige.

À mon arrivée, à 11 heures, hier matin, la chatte est dans la fenêtre à l’étage.

Si mon cher ami Denis Baril était vivant, ce serait sa fête aujourd’hui. Il aurait 70 ans.

Il habita deux ans à la porte voisine de mon lieu en ville. Et, à la blague, il disait qu’il habitait la maison du shériff.

Jean Onimus (1909-2007), professeur français, écrivain, spécialiste de Charles Péguy, frappe fort. J’aime ses réflexions. Le voici dans son ouvrage L’écartèlement, paru en 1979. Un passage.

Les hommes n’ont jamais eu de raisons de vivre. Je veux dire de raisons objectivement indiscutables. Ils n’ont vécu que d’espoir, d’illusions, de croyances dont le fondement ne saurait être établi en vérité. Mais ce qui, jadis, pouvait contenter des consciences moins exigeantes n’est plus acceptable. L’écartèlement se situe à ce niveau où l’instinct apporte sa vérité, une vérité d’un autre ordre et qui n’a pas cours dans le monde des vérités établies : l’écartèlement est d’autant plus atroce que ces « vérités » de l’instinct sont éminemment suspectes et ont causé dans le monde (y cause encore) d’effroyables dégâts. Faut-il donc ouvrir la porte à ce troupeau sauvage, hirsute, répugnant, des mythes, des idéologies devenues folles, des instincts collectifs ? (…)

Je ne sais si je réussis à faire sentir ce qui, depuis plusieurs années me trouble et je me demande si je suis seul à éprouver un tel écartèlement. Car de cette crise personne ne parle, comme si on refoulait l’évidence. Nous continuons instinctivement à honorer des valeurs que la réflexion critique a depuis longtemps démonétisées. Nous vivons deux vies et nous ne paraissons pas sensibles à ce qui les sépare. L’animal et le théoricien font bon ménage ; vie et réflexion coexistent alors que tout les oppose.

Une telle cohabitation est-elle durable ? N’est-elle pas dangereuse et fragile, vouée à quelque effondrement quand le robot et le sauvage se sépareront en brisant cette coquille vide qu’on appelle encore l’humanisme ? Prenons garde !

Mais,

« A chaque fois que je respire

Mon souffle est un bélier contre Babel»

prophétise Pierre Emmanuel. La vie, oui, le souffle de la vie finira bien par l’emporter : il a emporté de si formidables obstacles ! Mais quelle vie ! Et dans quel climat de désastre ?

Jean Onimus. L’écartèlement. Supplice de notre temps. Éditions Desclee de Brouwer, 1979, page 98s.

Le chaton magnifique est descendu boire, l’autre chaton en a profité pour retrouver sa place.

Oups ! Le chat magnifique a pris la chaise.