Je suis bien satisfait de voir que le chat réhabite la galerie avant
Il faut dire que les Tamias rayés m’aident. Et je ne crains pas pour eux.
Ils mangent du tournesol tombé sur la galerie ou en bas. Ils y vont aussi de leurs cris.
Tout cela met le chat aux aguets. Et c’est une beauté de le voir agir.
Non pas parce qu’il tente d’en attraper un, mais pour nourrir le frisson qu’il ressent en pensant qu’il pourrait mettre la patte au collet de l’un d’eux. Et il frissonne d’autant plus que les tamias se cachent dans les herbes longues, devant la galerie, et crient.
Il ne souhaiterait pas qu’on lui serve un tamia à manger. C’est le frisson qui le rend heureux.
D’ailleurs, s’il s’essayait, il n’arriverait pas à attraper un tamia, une petite bête fort rapide qui même se sauve en voyant l’objectif de ma caméra s’allonger. Et le chat serait mordu s’il voulait s’en prendre à un tamia ou un écureuil.
Je ne sais si vous connaissez l’ancêtre du chat. Il y a 5 000 ans, donc 3 000 ans avant Jésus-Christ, les Sumériens ont su développer, au sud de l’actuel Iraq, la première grande civilisation. Donc bien avant les Grecs. Or, ils avaient des chats qu’ils connaissaient bien. Mais pour faire la chasse au rat, ils ont préféré domestiquer la mangouste. Samuel Noah Kremer, grand spécialiste de la civilisation sumérienne, qui est arrivé à décrypter l’écriture sumérienne, écrit :
Au lieu de guetter sa proie avec la patience et la circonspection du chat [Kremer est gentil pour le chat], la mangouste s’élance sur sa victime d’une façon foudroyante et cette tactique faisait une forte impression sur les Sumériens, d’où le proverbe suivant :
Un chat… pour ses pensées,
Une mangouste… pour ses actions.
Mon chat est comme son grand-père, c’est le frisson qu’il aime, ce n’est pas d’attraper un tamia.
Sur Kremer, cette référence : Samuel Noah Kremer, L’Histoire commence à Sumer, Éditions Flammarion, 1994, p. 167. Il s’agit d’un livre de poche.
Et voici les photographies du chat qui frissonne sur sa galerie… sans jamais sauter en bas. Il tient du grand-père !
Vous pouvez voir ici aussi la rencontre du chat et du tamia, cette fois-ci sur la galerie.
Mon ami Jacques m’écrit que c’est drôle, c’est comme s’ils s’amusaient à faire du théâtre. Chacun dans son rôle.