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Connaissez-vous le philosophe Vladimir Jankélévitch (1903-1985) ?

Je l’aime beaucoup. En voilà un que j’aurais bien aimé saluer un jour dans les rues de Paris.

Je viens d’attaquer son gros livre sur la mort, publié en poche. Et voilà que, dès le départ, ce sacripant voit un pont entre la mort et l’amour. Voici ce qu’il écrit sur l’amour :

La toujours nouvelle banalité sur chaque mort n’est pas sans analogie avec la très ancienne nouveauté de l’amour, avec la très vieille jeunesse de tout amour : l’amour est toujours neuf pour ceux qui le vivent, et qui prononcent en effet les mots mille fois ressassés de l’amour comme si personne ne les avait jamais dits avant eux, comme si c’était la première fois depuis la naissance du monde qu’un homme disait la parole d’amour à une femme, comme si ce printemps était le tout premier printemps et ce matin le tout premier matin ; l’amoureux est devant cette toute neuve matinée et cette toute neuve aurore comme un être inlassable devant une chose inépuisable.

 Ici tout imitateur est un inventeur et un initiateur, toute récréation une création, tout recommencement un premier commencement. Depuis qu’il y a des poètes, et qui chantent, comment trouve-t-on encore quelque chose à dire sur l’amour ? Et pourtant, c’est un fait : chacun de ceux qui l’éprouvent a son témoignage inédit, son expérience sans précédent, sa contribution originale à apporter ; c’est un domaine où tout le monde est compétent !

Vladimir Jankélévitch, La mort, Éditions Flammarion, 1977, page 8. Dans la collection Champs.

Vous trouverez sur ce site un certain nombre de billets en lien avec ce philosophe. Allez voir, vous aurez peut-être des surprises.

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