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Le nid d’oiseaux

Je viens de traverser un ouvrage fort intéressant pour qui porte attention à la nature au nord-est de l’Amérique du Nord. L’auteur, Bernd Heinrich, a un pied dans le Vermont et l’autre dans le Maine. Il est donc voisin de nous, du Québec.

Dans ce livre, il cause de la nature depuis le printemps jusqu’à l’annonce de l’automne. Voici un extrait qu’il consacre aux nids.

Chaque espèce d’oiseau, de même que chaque espèce d’insecte, construit son nid d’une manière spécifique. La construction du nid est aussi innée que la couleur de son plumage et, tout comme ladite couleur, elle est inscrite ou du moins rigoureusement encadrée par son codage génétique.

Le nid du chardonneret, constitué de fins brins d’herbes et de duvet végétal, est toujours coincé dans une fourche. Celui de l’oriole est un sac que l’oiseau fabrique avec des fibres d’asclépiade séchée ; il est suspendu au bout d’une longue branche et l’oriole choisit invariablement des arbres aux larges frondaisons.

La Paruline à flancs marrons cache son fragile nid, confectionné de très fins brins d’herbes, dans des buissons inextricables, framboisiers ou reine-des-prés [plante mellifère s’apparentant à la spirée]. L’hirondelle bicolore de mon nichoir s’est bricolé le sien avec de l’herbe sèche, Ses congénères le doublent presque toujours d’une couche de plumes, blanches de préférence.

Les merles d’Amérique fabriquent à partir d’un socle de feuilles un bol de boue séchée qu’ils garnissent de fines lanières d’herbe. Les grives des bois incorporent fréquemment dans les leurs des fragments de peau de serpent. Les moqueurs chats doublent leurs nids de fines racines et utilisent l’écorce de la vigne sauvage pour en consolider l’extérieur. Les corbeaux et les mésanges se servent de fourrure pour l’intérieur du nid.

Si les matériaux utilisés ne semblent parfois avoir aucune signification particulière, les nids atteignent toujours à la plus exquise des perfections en termes de fonctionnalité, de forme et de construction.

 

Bernd Heinrich, En été, Une saison d’abondance, Éditions Corti, 2019, traduit de l’anglais (États-Unis) par Anne-Sylvie Homassel, coll. Biophilia, p. 98.

Merci à mon libraire Paul-Albert de m’avoir mis sur la piste de cet ouvrage.

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