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Sur l’art de respecter la part sauvage du monde et d’entrouvrir une porte de part et d’autre entre deux espèces qui diffèrent

Amie, ami, voici un formidable document. Il s’agit de la rencontre entre un renard et un humain, tous deux intrigués et se respectant.

Mon ami Simon est allé passer quelques semaines dans les bois et, sans le savoir à l’avance, s’est fait un ami.

Surgit un magnifique renard, alors que qu’il prend l’air sur sa galerie. Goupil est chez lui, et l’envie d’un lien avec Simon le travaille au cœur. Plutôt que de fuir rapidement, il tarde. Sa confiance est très grande. Lui, qui est reconnu pour sa ruse, laisse tomber certaines défenses.

Il achève de manger quelque chose au sol, puis tourne autour d’un bosquet d’arbres vers sa gauche, et revient sur ses pas. Il s’avance légèrement vers Simon, puis se ravise. Finalement, ils disparaît vers sa droite. Quelques instants plus tard, il réapparaît pour bien s’assurer qu’un contact plus rapproché n’est pas possible.

Simon et moi avons créé la notion de « Portes » que vous retrouvez sur ce site interactif. Nous prétendons qu’entre tous les vivants, si différents soient-ils, il y a un lieu de rencontre possible. Dans cette approche entre le renard et Simon, on constate tout à fait que l’un et l’autre entrouvrent cette porte, font une partie du chemin l’un vers l’autre.

Simon m’écrit :

 Oui, je me suis senti choyé de cette proximité avec ce semblable. J’ai eu l’impression de sentir l’application des lois non écrites de la nature qui déterminent les rapprochements entre deux êtres à l’état de nature.

Cela s’est joué vite, et j’ai eu l’impression d’être en décalage d’avec ce mode non conventionné par la société. Il y avait une sorte de mélange de courtoisie, de méfiance, mais aussi d’appel à la coopération et à l’échange. Le fait qu’il soit parti ensuite et que je ne l’aie pas revu m’invoque une sorte de pragmatisme, les hommes pourraient appeler ça de la « sauvagerie », mais cela semble tout à fait naturel pour un animal de passer à autre chose lorsqu’il ne reçoit pas de réponse en retour de ses appels au lien. Nous, on est habitué de se faire prier. La morale détermine nos rapports. Là non. 

Merci beaucoup, cher Simon.

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