Skip to content

Voilà un petit livre qui a mis des mois à me parvenir

Le poète et universitaire tunisien Jalel El Gharbi m’avait mis sur sa piste.

Orhan Veli (1914-1950), poète turc, fut celui qui, avec le grand Nazim Hikmet, a introduit le vers libre dans la poésie turque. Il publia cinq recueils de poèmes de son vivant et s’intéressa à traduire des haikus, un genre qui l’intéressa beaucoup.

Mignon et Triplett, les auteurs de cette publication, nous signalent qu’il expérimenta lui-même la forme. En 1940, il écrit quatre poèmes courts — Haikaï pour Istanbulépousant les rythmes du turc parlé à Istanbul, et évoquant les émotions ordinaires d’un jeune bourgeois un peu bohème, et la vie quotidienne.

 

Avril

Chose impossible

Que d’écrire de la poésie

Quand on est amoureux.

Et de ne pas en écrire

Si c’est le mois d’avril

 

Désirs et souvenirs

Les désirs sont une chose

Et les souvenirs une autre.

Dis-moi comment vivre

Dans une ville sans soleil ?

 

Insectes

Ne pense pas,

Désire, c’est tout !

Vois-tu, c’est ainsi que font les insectes.

 

Invitation

J’attends.

Viens quand le temps sera tel

Que nul retour ne sera possible.

 

Laurent Mignon et Katja Triplett, Et le papillon chanta, Paris, Éditions Pétra, 2019, p. 14s.

No comments yet

Publier un commentaire

Votre adresse courriel ne sera pas publiée. Vous pouvez utiliser des balises HTML de base dans votre commentaire.

S'abonner aux commentaires via RSS