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Il faut que je vous raconte

La voici, à ses yeux, cachée

Depuis quelques années seulement, nous sommes à découvrir une forme d’intelligence chez les insectes.

Voyez cette araignée Argiope aurentia. Il y a trois jours, alors qu’elle était, la tête en bas au cœur de sa toile — comme toujours elles le font — attendant des proies qu’elle pourrait emballer, je m’approche et lui flatte doucement le dos, sans même toucher à sa toile.

Paniquée, elle agrippe un fil de sa toile qui lui permet de monter au nord-est et de se poser à l’horizontal sur une tige de Verge d’or. Alors je la quitte. J’y retourne 15 minutes plus tard et je constate qu’elle avait retrouvé le cœur de sa toile. M’apercevant, sans même que je sois aussi près que précédemment, elle grimpe à nouveau pour se poser sur cette tige de Verge d’or, probablement convaincue qu’elle est bien cachée.

Hier, j’y retourne et j’ai bien ri. J’étais encore plus loin que la fois précédente que déjà elle est remontée en vitesse pour se poser à l’horizontal sur cette tige de Verge d’or. Je l’aimais. Tellement. Nous étions « voisins ». Elle me permetait de le vivre.

Elle avait appris de cet événement et se souvenait de cette ombre qui n’est pas de son monde et qui l’avait touchée.

Complice était-elle, je ne l’ai pas dérangée davantage.

La grande Virginie Maris a écrit : Chaque être vivant construit son monde et l’investit de sens et de représentations à sa manière.

6 commentaires Publier un commentaire
  1. Mariette Provencher #

    Fascinant ce que tu racontes, Jean. Je ne regarderai jamais plus les araignées de la même manière. Un jour, qui sait, on leur réservera peut-être un coin de nos maison où elles auront droit de vivre tranquillement leur vie d’araignée. Évidemment comme je le fais pour mon chat, je garantirai aux miennes de quoi subsister. Je mettrai quand même des limites à cette co-existence – pas question de leur partager mes endroits préférés. Mon lit, mon fauteuil préféré pour regarder la télé…
    Oups, je divague là.

    2 septembre 2019
  2. Jean Provencher #

    Je trouve que c’est captivant d’observer le comportement des araignées. Certaines, comme celle-ci, tissent des toiles et attendent. Et d’autres voyagent, avec même leurs petits sur le dos, attrapant au passage des insectes. Une dame française, Christine Rollard, est arachnéologue. J’ai mis en ligne ce papier à son sujet où elle nous dit que nous traînons avec nous un vieille crainte très ancienne. Je rappelle cette adresse sur mon site : https://jeanprovencher.com/2017/02/28/pourquoi-craindre-les-araignees/

    Dans le journal Le Monde, du 24 août 2019, p. 22, Madame Rollard écrit au sujet de la phobie des araignées : « On a peur de ce qu’on ne connaît pas, Pour traiter une phobie des araignées, il faut donc, avant tout, apprendre à les connaître. Tenter d’entrer dans leur monde à elles, sans jugement anthropocentré. Il faut accepter de les laisser où elles sont, accepter leur mode de vie, leur rôle depuis près de 300 millions d’années, se souvenir et admettre qu’elles n’ont pratiquement jamais de contact avec l’homme. Posez-vous la question : combien de fois dans votre vie avez-vous vu une araignée courir sur votre peau ? Nous ne sommes pour elles qu’un support, et encore : de façon exceptionnelle. »

    Merci beaucoup de ce message, chère.

    2 septembre 2019

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