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Nous sommes des êtres de sucre

À lentement et longuement observer la nature qui va son train, on constate que tout vivant est friand de sucre. Et le sucre est une des molécules à l’origine de ce que nous sommes.

Le biologiste français, directeur de recherche au CNRS, Éric Karsenti, a publié en 2018 un ouvrage costaud sur les tout débuts de la vie. Selon lui et plusieurs de ses collègues, nous serions nés au fond de l’océan primitif de molécules à proximité des fumeurs noirs. « Il faut forcément qu’une sorte de métabolisme ait émergé dans les sources hydrothermales pour conduire à la fabrication d’acides aminés, de sucres et des bases des acides nucléiques. Par quel chemin ? Il est trop tôt pour le dire, faute de données scientifiques. »

Karsenti admet que cette question reste le point le plus obscur de l’origine de la vie. « Selon le scénario le plus partagé, des molécules simples comme du méthane, du sulfure d’hydrogène, du gaz carbonique, et des molécules un peu plus complexes comme des sucres ont commencé à fabriquer un « métabolisme », une chaîne énergétique, encapsulés comme par une membrane, donc par une vésicule. »

Toujours selon ce biologiste : «… pour une cellule vivante, la fermentation — processus qui produit la bière, le vin et bien d’autres aliments — correspond, en simplifiant beaucoup, à l’utilisation  de sucre (du glucose) pour fabriquer de l’ATP [adénosine tri-phosphate]. Nous mangeons du sucre lorsque nous fournissons des efforts précisément pour cette raison : le glucose est une molécule riche en carbone et en hydrogène ».

Voyons maintenant ce tout jeune Vulcain, bien petit, qui apparaît sur la galerie arrière. Il n’a rien de spectaculaire, sinon ses c0uleurs étonnantes et sa capacité de concentration. Histoire.

Il vient de découvrir qu’une partie du plancher de la galerie est sucrée. Un des trois abreuvoirs à colibri s’est vidé. Et il s’attarde et s’attarde à lécher l’endroit. Quand je passe, quand j’entre ou je sors, impatient, il s’envole à proximité, mais revient immédiatement après mon passage. Et il y passera bien 20 minutes à aimer le goût des planches.

 

Eric Karsenti, Aux Sources de la vie, Paris, Flammarion, 2018, p. 103-106.

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